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Mémoires d'un apathique
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25 septembre 2006

Les femmes, c'est fort quand même !

J'ai déjà raconté ici comment une aventure littéraire était advenue dans ma vraie réalité. D'un autre côté, ce sont ces irrégularités de la vie qui en font tout son charme. Sans quoi, elle se bornerait à être une accumulation de points-retraites, laquelle permettra d'engraisser les tour-opérators quand on sera - enfin - vieux et moches. Je sais qu'il y a pas mal de gens dont, sur le fond, c'est l'essence même de l'existence. Chacun son truc - et tant pis pour eux si c'est un truc nul.

Ainsi, moi par exemple, il peut m'arriver d'avoir des admiratrices - via internet. C'est très flatteur. Mais relativement courant. Ce qui l'est moins, c'est que l'une d'elle, qui s'était jusque là peu manifestée, m'a envoyé un mail pour me dire - en substance - qu'elle me désirait. Oh, pas tout de go, comme ça, mais très joliment, avec de belles phrases un peu contournées, mais le message était clair. Légèrement désarçonné, je lui ai répondu, tout aussi joliment, faisant celui qui n'avait pas compris ou à moitié seulement. J'ai eu confirmation de ce que j'avais pressenti. Même à mon âge, j'en suis resté scié. Se déclarer ainsi par mail à un presque parfait inconnu me remplissait d'admiration pour elle - et il faut bien le dire d'une certaine vanité en ce qui me concernait.

Normalement - c'est comme ça que j'ai été éduqué - c'est à l'homme de faire le premier pas. Bien sûr, les mags féminins font fantasmer les pouffes hystériques leurs lectrices en prétendant le contraire, que le monde a changé, patati und patata. Mais, en vérité, c'est rarissime que ce soit la dame qui vienne vous draguer d'emblée.

Rarissime, mais pas impossible.

Ainsi une dame qui me proposait de passer la nuit avec elle. Par mail. Mais quand même. Ou cette autre, voisine de mon frêre, qui après un repas chez le frangin, m'invite à venir boire un dernier verre chez elle. Ou cette dernière qui m'a roulé une pelle monstrueuse à la sortie du restaurant.

Faut dire aussi que je suis pas un canon. Moi qui avais toujours révé d'avoir la gueule de Gregory Peck, eh bien, j'ai pas du tout la gueule de Gregory Peck. Tout juste la fossette de Robert Mitchum. Ce qui ne me mène pas très loin (sans médisance envers Robert Mitchum - que j'adore).

Ca parait un peu con pour un homme d'avoir un complexe à cause de son physique. C'est censé être réservé aux femmes. Mais avoir été obligé pendant toute son enfance de porter des bandages sur la figure parce que ma mère me trouvait trop laid, ça n'aide pas dans la vie. Non, c'est pas vrai. J'affabule. N'empêche que la seule aventure homosexuelle que j'ai eu venait de ce que je voulais séduire enfin quelqu'un, à en pleurer que je le voulais.

Et puis la vie a continué. Mais je me prenais des vestes régulièrement. Jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'en fait, en ne faisant rien du tout, je veux dire en n'essayant pas spécialement de séduire, ça marchait beaucoup mieux. Mais ça m'a pris du temps. Ne fut-ce que parce que, naturellement toujours un peu ahuri, je ne me rendais même pas compte que mon interlocutrice était virtuellement accrochée à mon bras.

Et puis, au fur et à mesure que je sortais du trou noir de ma jeunesse adulte, ponctuée de neuroleptiques et d'internements psychiatriques, j'ai appris doucement la vie en société et tout particulièrement à repérer les signes qui ne trompent pas sauf qu'ils trompent dans la majeure partie des cas. Ce ne serait pas drôle sinon.

Eh non, petits médisants ! Je ne me suis pas sorti que des thons. Jamais en fait. Des jolies filles, tellement jolies qu'on comprendra bien que je ne pouvais y croire au début et que l'apprentissage fut long. Et difficile. Ceci a fini par me mettre la puce à l'oreille. Tout cela n'était pas très normal. La Belle et la Bête, c'est du cinéma, tout de même. Et il y avait quand même un os à se retrouver dans le même lit qu'une gracieuse sans que j'ai eu besoin de me livrer à quelqu'ignoble chantage.

Alors, finalement, grâce à elles, à toutes celles-là, j'ai fini par comprendre que je pouvais être beau. Pas tout le temps, bien sûr. Mais assez fréquemment, tout compte fait.

Merci, les femmes !

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Commentaires
M
Je pourrais dire que "beau" signifie en l'occurence "susceptible de provoquer le désir". Mais ce serait un peu hypocrite : en pratique, celui/celle qui est socialement (disons) considéré(e) comme beau/belle a plus de chance de susciter le désir.
L
mais "être beau" n'a que peu d'importance dans le désir !<br /> et puis être beau c'est quoi ?<br /> <br /> j'aime bcp votre histoire<br /> <br /> en ce moment je fais un sujet sur les d"sirs d'hommes sur mon blog, j'en suis au 3ème volet, je fais parler les hommes de leurs désirs<br /> si ça vous tente d'apporter votre contribution...
M
Avec ton savoir encyclopédique arraché aux rameaux des diverses expériences et sciences, je te fais confiance : tu sais parfaitement où tu vas et où sont à la fois le mal (au sous-sol) et le bien (4eme porte à droite)
N
C'est ça qui est bête, en fait.
M
Tu ne sais pas ce que tu gagnes :)
Mémoires d'un apathique
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