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Mémoires d'un apathique
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21 juin 2008

Coltrane

Dans le temps, je connaissais un contrebassiste, un type immense aux paluches démesurées qui ahanait comme un boeuf en  marquant le tempo.  Il était très impressionnant, grande carcasse d'ours agrippée au manche de son instrument qui oscillait doucement, semblant désespérément  chercher son souffle.
Il interprétait indifféremment du jazz ou du Bach, avec un talent surprenant, quoiqu'un peu rustique, primitif, comme celui d'un animal fouisseur surgi à la lumière et frappé par la grâce de la muse.
Il me racontait que Coltrane, à force  de souffler sans cesse dans son sax, à force de chercher le son parfait, finissait par saigner du nez (ou des lêvres, je ne sais plus bien).
J'ignore si l'anecdote est véridique, mais j'ai été frappé par la conclusion qu'il en tirait et dont je me souviens encore, près de 15 ans plus tard : ce monde ne mérite pas qu'on se donne autant.

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Commentaires
A
... Variante polie de la "confiture aux cochons" que chacun a du penser au moins une fois!<br /> Mais dans un monde ou la médiocrité sert de plus petit dénominateur commun, il ne faut pas perdre de vue ceux qui sont touchés par la grace (des mélomanes non mucisiens) et puis il y a l'estime de soi qui permet de se déterminer sans référence aux autres...
A
j'aime Coltrane<br /> le son, <br /> l'idée<br /> le souffle<br /> la folie<br /> africa brass<br /> mon enfance<br /> les oreilles cassées<br /> la dégoulinure<br /> de notes<br /> et puis, un jour,<br /> tard,<br /> la sensation <br /> d'entendre<br /> sa langue.<br /> j'aime coltrane.
Mémoires d'un apathique
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