Moi et le sport, on partage pas les mêmes slips
Le sport, c'est pas pour moi.
J'ai certes une pudique tendresse pour les ailiers de rugby, leur gabarit et leur classe de Percheron, et puis c'est un sport pour les hommes, les vrais, les burnés au teflon, pas comme ces petites fiottes à cheveux longs qui jouent au foot contre des sommes astronomiques.
C'est peut-être très bien, le sport ; mais chez les autres. Loin. Et tant qu'ils ne viennent pas me les broyer menues sous pretexte que c'est bon pour la santé.
Ca a commencé tout petit. Quand le médecin scolaire me faisait remarquer tous les ans mon coeur qui battait lentement, mon « coeur de sportif », qu'il appelait ça. Ayant déjà un coeur d'althlète en ne quittant jamais la chaise longue, je ne voyais pas très bien pourquoi je serais allé suer en rond, tel l'âne attelé à sa noria.
Mauvais départ dans la vie.
Sans compter les odieux marchands du temple prêts à tout pour fourguer leur camelote. Du genre : tu vas voir au bout d'un moment, quand t'as pris le rythme, ça devient agréable. Sauf que j'ai jamais pris le rythme ou ne l'ai jamais trouvé.
Courir par exemple, c'est une vraie torture : les poumons sont en feu, les muscles gorgés d'acide l'actique, les panards comme des sandwitchs aux clous, j'ai mal partout, j'ai chaud, je sue, J'EN CHIE !
Non, faut arrêter de déconner : si vraiment les efforts physiques étaient un plaisir, on n'aurait pas inventé depuis l'aube des temps une floppée d'objets en tout genre pour justement s'épargner des efforts.
Car les efforts physiques sont douloureux ; d'ailleurs après votre graisse, ça bouffe vos muscles si vous perservérez au delà du raisonnable. Vraiment très sain, dans le genre. L'effort physique est antropophage, disons le tout net.
Je suis un être d'une finesse absolue ; un peu comme une gaze de soie translucide. Malgré mon air de robuste nounours un peu ventripotent, je suis plus délicat et plus fragile qu'un flocon de neige sur des lèvres. Et, par voie de conséquence, je souffre au moindre exercice exagéré de mes muscles. Ca fait mal, le sport.
Ca me rappelle la sophrologie. Un des exercices consistait à se concentrer sur le travail des organes internes, le cheminement de l'air dans les alvéoles pulmonaires, le flux du sang dans les veines, etc ... C'était l'horreur ! Tous ces braves gens semblaient ignorer que sans la présence constante d'endorphines, nous soufririons un martyre sans nom du fait de tous ces frottements, viscères contre viscères, fluides contre conduits, râpe de l'oxygène contre la trachée. J'ai eu un avant-gout dont je me serais bien passé.
Le travail du corps est douloureux. Allez débiter 10 stères de bois, vous m'en direz des nouvelles. Même avec de l'entrainement.
Encore si l'activité est ludique, genre pousser une baballe dans les buts des méchants, elle a encore du sens. On joue, il y un référent externe qui fait oublier le travail de galériens des triceps et autres machins qui réclament à cor et à cris des sucres rapides. On a mis la patée à ces gros enculés de l'ASPTT la Garenne-sur-Limasse, voilà qui fait oublier toutes les vilaines misères et les pieds qui puent.
Mais pédaler comme un golio pendant une heure sur un vélo qui n'avance même pas, j'avoue que ça me fait douter du sapiens de l'homo sapiens. Un peu comme les types qui regardent les concours de pêche à la télé.
Ou faire son kilomètre en piscine, avec les piquouses de chlore sans garrot, les pas rapides qu'il faut doubler, les trop qui vous noient, le boucan digne d'une rave, les 25 à 33 longueurs identiques au mètre près, et surtout ce fond où il n'y rien, ni algues, ni poissons, ni crabes, ni que dalle, sinon du carrelage dépressiogène. C'est un truc que les derniers des animaux, le plus cons de tous, le mouton disons, refuserait de faire, blessé dans sa dignité. Essayez de faire faire de la gonflette à un chat ... On en reparlera. Nos amis les bêtes, plus proches des valeurs essentielles du corps, ne sont pas débiles au point de s'infliger des efforts pour rien !
Si je devais choisir mon animal-totem, ce serait l'holoturie. Pour ceux qui n'en ont jamais vu ailleurs que dans leurs assiettes (dans le meilleur des cas), la chose ressemble à un étron posé au fond de la mer, étron rigoureusement immobile comme tout étron qui se respecte, parfois mollement bercé par les effets des vagues en profondeurs. L'holoturie possède un trou devant et un trou derrière. Et c'est a peu près tout. Brave bête ....
Note : ce post scandaleux contient 80% de vos apports journaliers en mauvaise foi à l'état natif. Vous pouvez même le noter de 0 (Toi si jt'te chope j'te fait bouffer tes couilles avec un jerricane de tabasco) à 9 (Maitre, j'ai mis la tête de GW Bush sur le plateau de l'entrée, vous avez besoin d'autre chose ?) pour exprimer votre indignation ou vos pétales de roses.