Les bonnes oreilles
C'est si bon les oreilles sales. Parce qu'il faut les nettoyer. Avé le petit bâton qui racle le conduit auditif et décolle le caca. Ca me fait des frissons partout. A regretter d'ailleurs que ça ne s'encrasse pas plus vite ; il faut bien compter deux semaines pour que le curetage vaille le coup. A tel point que j'envisage de temps à autre de mettre régulièrement ma tête dans un seau de poussière pour que le salopage soit plus rapide. B'. partage mon goût un peu pervers pour la spéléologie du tympan (d'où de passionnantes joutes verbales sur les avantages comparés du coton sec et du coton mouillé pour ce faire). Même si elle désapprouve l'étalage du cérumen ainsi récupéré sur les pages des bouquins. Pas que ce soit systématique, mais ça m'arrive.
- (ELLE) Mais c'est rééééééépugnannnnt !
- (MOI) C'est une forme de tuning, en fait, comme pour les bagnoles
- (ELLE) Tu abimes les livres, enfin !
- (MOI) C'est pas comme si je cornais les pages. Et puis ce sont les miens [1]
- (ELLE) Tu ne le fais pas avec les livres de la bibli ?
- (MOI) Comment peux-tu me soupçonner d'une chose aussi ignoble ?
- (ELLE) Grumfff .... Tu peux aller me chercher un carré de chocolat ?
Parfois je révasse en pensant au temps qu'il me faudrait pour remplir de cérumen, disons, un tube d'aspirine vide. Un fantasme autrement plus original que de s'imaginer en train de tringler Emanuelle Béart. Encore que ce ne soit pas un bon exemple ; il faudrait me payer, en fait. Et cher.
Néanmoins, je reste dubitatif devant les nouveaux cure-oreilles de B'. Avec le coton d'un côté, et une sorte de cuillère de l'autre. Je ne sais pas pourquoi, mais je leur trouve un petit côté peine-à-jouir ...
1 En fait j'ai dit évidemment c'est les miens et non pas ce sont les miens. Gros frimeur, va !