Football et Nigéria

J'ai vu le 1/4 de finale Samedi. Oui, oui, le foot. France-Brésil. Parfaitement les kids. Assez de mépris élitaire envers le pays réel. Merci, Mr Maurras.
Bref.
En fait, ce n'était pas ce qui était prévu.
Plutôt même le contraire.
B'. me fait remarquer que c'est le bon soir pour aller au resto. Comme tout le monde sera devant la télé, on aura toute la place qu'on voudra. Bien joué B'. !
Et justement, en allant à la Halle St Pierre, on a repéré un restaurant nigérian-carribéen.
Donc, le soir venu, on s'y pointe.
Tout va bien, il n'y a personne. Par contre une grosse télé, avec le foot qui remue dessus. J'interroge B'. du regard. Elle hausse les épaules. En fait, ça l'amuse.
Bon, c'est un africain, donc y'a rien de ce qui est écrit dans le menu. Je veux dire un vrai africain pour les africains. Pas un truc pour les petits blancs. Ce soir il y a : porc ou chèvre avec riz blanc. Ou de la soupe piquante. Mais la soupe, vu la chaleur ... Donc B'.  prend du porc et moi de la chèvre. On partagera. Normalement B'. est végétarienne, mais elle a bien compris qu'il fallait faire avec les ressources locales. Evidemment, je prends de la 1664 en bouteille de 75 cl, pour faire plus roots.

Ce qu'on mange est délicieux, bien que d'une simplicité biblique. Tout repose en fait sur la sauce tomate épicée. Miam.

La cusinière habillée en rose fuschia vient, une fois son service terminé, regarder le match. Nous on le regarde aussi. Je demande à B'. si elle veut rester jusqu'au bout. Oui, oui, elle veut. Et je me retrouve à lui expliquer les règles du football avec une grande stupeur ; je pensais que tout le monde les connaissait.

Sur ces entrefaites, un groupe de 4 nigérians se pointent pour manger de la soupe. Et pour s'installer devant la télé. Ca commence à s'engueuler entre le personnel du resto et les nouveaux arrivants. En particulier un type en maillot jaune qui semble être supporter du Brésil. Enfin, c'est ce que je comprends : ils parlent tous une sorte de sabir angloïde d'où émergent parfois quelques phrases identifiables. "Zidane was born here, man !" fait remarquer le serveur au gus-canari. Je ne sais pas pourquoi il lui dit ça.

La serveuse vers la fin du match, s'enfuit dans la cuisine pour ne pas voir une éventuelle défaite de la France dans les dernières minutes. Mais elle revient vite.

Pendant tout ce temps, du reggae passe en boucle, couvert par la télé et les discussions homériques des spectateurs foncés.
On sort une fois la France qualifiée. Même les putes de la rue Myrha nous font part de leur joie. Je n'en revient pas : j'ai vu un 1/4 de finale presque en intégralité. Je rêve ...