Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mémoires d'un apathique
Archives
20 mai 2008

Redaction

Racontez vos souvenirs de vacances (20 lignes minimum).


Nous sommes partis faire le tour du lac. Car il y avait un lac ou plus exactement un étang. Initialement, nous aurions du nous déplacer dans un canoë en fibre de carbone vert, mais c'était un triplace à fond plat, lourd, énorme, et je ne me sentais pas à propulser tout seul l'engin pataud et son poids-mort (ie : la femme enceinte que son état empêche de ramer - pas bon de faire travailler les abdos).
Donc, partis, nous sommes, le long du champ de céréales accompagnés par le choeur des cigales et des libellules à mégaphone. Jusqu'à LA clôture, car à la campagne, en vérité, je vous le dis, il y a toujours une clôture. Pas bien méchante, juste un bout de ficelle à dénouer, donc le signe implicite que clôture ou pas, on a le droit de passer, c'est juste pour empêcher les animaux de divaguer. Comme leur consoeurs électriques branchées directement sur le 220 - ainsi que j'ai pu le constater - dubitatif - auprès du dernier transfo EDF avant la fin du monde.
Puisqu'on parlait d'animaux... Il y a bien une clôture, mais aussi un... machin... qui permet de la franchir. Je vais essayer d'être plus explicite : perpendiculaire à la clôture, sur, disons deux mètres, une sorte de tunnel de 75 cm de haut, en treillage d'acier. Je pense vaguement à un parcours du combattant bricolé ou à un passage protégé pour gnomes mais  B. qui est bien plus observatrice que moi m'explique qu'il s'agit d'un piège pour capturer les bêtes sauvages. Oui, comme dans Tarzan.  Observez attentivement ce dispositif métallique au sol : l'animal passe nécessairement dessus et son poids déclenche, par un habile système de tringleries, la fermeture  des portes à chacune  des extrémités.
Malgré la chaleur accablante, OSS 117 ne put s'empêcher de frissonner et une sueur glaciale ruissela le long de son échine. By jove ! Ca me rappelait Razorback ou n'importe quelle série Z dans laquelle une bestiole monstrueuse est envoyée de temps à autre depuis son antre vers l'extérieur suivant l'humeur et donc la concentration sanguine en lithium d'un savant fou lambda.
Merveilleusement faux-cul, je m'enquiers de la fatigue potentielle de  la choute espérant bien qu'elle est déjà naze, réjouie à l'idée d'un retour précipité, m'évitant ainsi un combat titanesque avec la Chose sans même un couteau de commando à portée de la main.
Mais non.
Alors on continue. Et j'avais bien raison : il y a des bêtes ! La puissante odeur d'un enclos à sangliers nous saisit dans ses bras vigoureux. Ce qui tombe assez bien, puisque le piège ne devait servir que pour des sangliers, vue sa taille. Et là, du fin fond du paléolithique, surgit Ongha le chasseur des âges farouches. Je dis : « Femme rester là, pendant que Ongha partir en éclaireur pour voir s'il n'y a pas de danger. Surtout que femme fortement gravide ». Car, pas con, et le cuir bruni par des années de chasse à l'auroch, je me suis aperçu qu'il y avait là-bas un adulte et 5-6 marcassins. Si c'est une laie, pas glop. Si c'est un mâle, encore moins glop. C'est une laie. Qui s'approche en grognant du grillage (de l'enclos) pour me signifier que les gamins bicolores au fond, c'est perso et qu'on n'y touche pas. « Femme rester là-bas, grand chasseur dire, situation critique, bordel de Dieu ! ». C'est que les marcassins (fort chugnux ma foi), à l'autre bout de l'enclos, se sont fait la malle et batifolent en totale liberté. « Femme pas bouger ! Mais euh ! Question de vie ou de mort ! ». Bref, le trou dans le grillage est ridicule, permettant tout juste aux mini-jambons sur pattes de jouer les filles de l'air. La mère, qui s'est déplacée, regarde, morose, l'ouverture et vaguement agressive le grand escogriffe bipède de l'autre côté. Les petits salopiauds, se roulent dans la boue près de l'eau et poussent des couinements de gorets en joie.
Après cette péripétie qui a mis nos nèravifes, la promenade se déroule sans incident notable. Et si famenceinte pas rapide, famenceinte pas se plaindre, contrairement à Grand Chasseur Blanc qui peste tout le reste du chemin en extrayant péniblement ses converse de la gadoue, effrayant de nombreux canards, animaux stupides mais sympathiques qui s'envolent  en poussant de ridicules coin-coins plaintifs.


Et puisque j'en parlais dernièrement et que ça n'a aucun rapport, un extrait de l'album blanc de Swans are dead.

Publicité
Commentaires
Mémoires d'un apathique
Publicité
Publicité