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Mémoires d'un apathique
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13 juin 2007

Le faucon et la fin

Finitos le dernier chapitre. Il était temps. Et mes pronostics se sont révélés exacts : il ne se passe rien de plus. Ou pas grand chose.

Sinon, j'ai lu Le faucon doit mourir de H. Crew. Parce que je n'avais rien trouvé d'autre à embarquer à la bibliothèque. D'ordinaire, Crew me gonfle. Son côté vieux baroudeur revenu de tout, je pense. Un bien étrange roman, flottant entre deux eaux. Rien d'un polar, bien qu'il soit publié en série noire (d'ailleurs, pourquoi n'est-il pas dans La Noire ? Il le mérite largement). L'amorce d'intrigue policière est évacuée en quelques pages, sans qu'on sache réellement ce qu'il s'est passé. Et ça n'a d'ailleurs aucune importance. Un bien étrange roman, donc. Qui rappelle Queneau. Rien de moins. Substrat mélancolique, écriture pointilliste, personnages en léger décalage.
Un bain de jouvence. Crew n'est pas passé par un de ces ateliers d'écriture où l'on apprend à formatter son roman comme un bel OGM à la chair rouge et régulière. Ce qui fait que les polars grand public ont tous l'air d'être chiés par le même cul. Déjà, et pour commencer, on y apprend à camper le héros-enquéteur qui plait : un type toujours divorcé, toujours en train d'essayer de voir ses gosses, de discuter de pension alimentaire avec ses collègues et de ressasser combien la vie en couple est difficile. Ce dont je me fous. Ou plutôt dont je me fous quand c'est développé comme une fiche cuisine de Elle. Ce genre de problèmes existenciels qui ne dépareraient pas un blog moyen présentent évidemment l'avantage de permettre de  tartiner des dizaines, voire des centaines de pages de considérations grumeleuses sur ce qui nous est présenté comme la quintessence de la vie.
Sans compter le laborieux travail qui doit permettre l'identification aux protagonistes. Komenkonfé ? Izi ... On cite des marques. Des classieuses si on vise le public de Riches, beaux, célèbres et cocaïnomanes ou plus modestes si on donne dans le vérisme le plus paraplégique. Rien de bien nouveau depuis SAS et Malko Linge qui faisait de la retape pour Eristoff.

C'est Palahniuk, je crois, qui faisait l'éloge du club d'écriture par lequel il était passé. Il a eu bien de la chance ...

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