Reve #2
Tous les journalistes du Point sont pendus par les couilles aux réverbères des Champs-Elysées. Il semble d'ailleurs qu'il y en ait plus que la normale (des réverbères), et qu'on en ait rajouté pour l'occasion. Il y a des pancartes sur les corps, mais à cette distance, on ne distingue pas ce qu'il y a d'écrit et les cameramen de la télé ont de toute évidence reçu l'ordre de ne pas zoomer. Est mis en place un cordon de flics, mais les badauds continuent à se promener, jetant des coups d'oeil indifférents. De temps à autre, une apparition du Président qui pique une grosse colère. Il est accompagné d'un évèque qui ponctue chacune de ses phrases d'un coup d'encensoir. Je suis dans un café, plein de gens qui regardent la télé, et les envolées lyriques d'El Présidente sur le respect de l'état de droit laisse la foule de marbre. Voire cynique. Ou frondeuse. D'autres mecs passent à l'écran ; on dirait que leur soeur ou leur mère ou leur canari est mort, ils essaient d'être poignants, mais tout le monde s'en branle ici, ils s'attirent des remarques desagréables. Puis le son de la télé est brouillé ou plutôt parasité par les transmissions des flics : Gaffe, on les a piégés ; n'essayez pas de les décrocher. Un officier démineur se pointe. C'est en split-screen : de l'autre côté on voit El Presidente, avec l'Eveque et l'Industriel à qui appartient le journal. Plus une double rangée de pleureuses attitrées. Et ça foire : un des corps explose, déclenchant une réaction en chaine. Total : des couilles volent dans tous les coins, et un certain nombre s'abattent sur El Presidente, l'ecclésiastique et l'autre pingouin. Les pontes grimacent de dégout et deviennent tout rouges, pendant que des bravos éclatent dans le bar.
Plan fixe sur Paris depuis le toit de Beaubourg : des incendies un peu partout, des colonnes de fumée, des sirènes en permanence.
Réveil.
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