Du bon usage de la défaite
Certains ont fait l'éloge de la fuite. Moi, je fais mieux. L'apologie de la défaite. Ce qui nous change agréablement de toutes ces histoires d'hommes (et de femmes) de fer qui regardent l'avenir en face, histoires que nous serine un candidat actuellement maire de Neuilly (en réalité, il ne s'agit pas de winners de ta mère qu'elle fait du hockey sur saindoux, mais de planqués qui se la racontent ; on appelle ça l'idéalisme).
J'y pensais hier, alors qu'un troupeau de femmes attirées par mon regard ténébreux ne demandaient qu'à partager mon lit moite au moment même où je n'avais pas changé de slip depuis 4 bonnes semaines. En pareilles circonstances, j'aurais mieux fait de foirer d'avance ; ça m'aurait épargné tous ces désagréments.
Tenez. Le plan Schlieffen. Vous ne connaissez pas ? Ha là là, mais que fout donc l'Educ Nat gangrénée par les marxistes altermondialistes ? Bon, le plan Schlieffen, c'est le plan d'attaque de l'armée allemande en aout 1914 qui se termina sur la Marne, Möltke s'étant trop rabattu sur l'est au dernier moment (mais vous vous en foutez, je sais). Imaginez 5 minutes : la contre-offensive de la Marne est un échec, les pruskos investissent Paris courant septembre 1914, et la guerre se termine à la fin du mois. Bilan certain : quelques millions de morts en moins. Bilan probable : pas de traité léonin façon Versailles (le conflit a été bref, donc les réparations sont peu élevées), pas de ressentiment (en Allemagne ou ailleurs), pas de Hitler (ou un équivalent), pas de seconde guerre mondiale (environ 50 millions de morts, record battu toutes catégories confondues).
Ca fait réfléchir non ?
Evidemment, les vieux cons déferlent sur nous avec à bout de bras l'honneur de la France et autres concepts opaques autrement plus convaincants que les charniers et la misère des combattants au milieu de la boue et des rats. Les vieux cons adorent les histoires de Thierry la Fronde pour grands, surtout vues de loin. Ce qu'ils ne voient pas bien, les vieux cons (et les jeunes aussi, tout rassis avant la date de péremption), c'est qu'avec cette défaite, l'Empire aurait (probablement) pu être sauvegardé plus longtemps, la révolution bolchévique n'aurait pas eu lieu (ce sont des hypothèses, hein) et l'émancipation tous azimuts aurait certainement été ralentie (elle devient particulièrement vigoureuse après la WWII). Bref, on ne saurait pas dans une pareille chienlit.
Ca donne à réfléchir, pas vrai, les débris ?
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