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Mémoires d'un apathique
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19 février 2007

L'Ethique Samouraï

18


Quand on se trouve pris sous une averse soudaine, on peut essayer de ne pas se faire mouiller en courant de toutes ses forces ou en cheminant sous l'avancée des toits ; mais quoi qu'on fasse on sera trempé. Si on s'est préparé dès le départ à être trempé, on ne sera pas le moins du monde dépité lorsque cela se produira.

Hagakuré (« La Voie du Samouraï »)

Voilà qui tombe très bien. Il pleut de manière maladive et incessante ; de toute façon je n'ai pas de parapluie. Et je n'ai plus rien à manger ; le Ed est à 200 mètres ; essayons de ne pas être dépité.
C'est bien beau tout cela, mais c'est que j'ai la crève moi.

Si le Samouraï se trouve cracher ses poumons,  qu'il considère le panda et sa fourrure bien chaude ; une petite laine ne sera pas de trop.

On n'est pas des sauvages. Sans compter que Alain Delon, lui, avait un Borsalino. D'ailleurs Delon a toujours des Borsalinos et jamais des bobs Ricard. Faudrait que j'en parle à Jean-Pierre.
Quoi qu'il en soit, moi, je n'ai plus de cheveux, et Delon avait un chapeau, lui.

Si le Samourai se prénomme Alain et qu'il déambule dans les films de Jean-Pierre Melville, un couvre-chef de feutre sera pour lui telle la crème chantilly sur un banana-split.

En toute logique, je ne devrait pas avancer la tête baissée. Mais plutôt le menton en avant, les yeux fiers, et le regard à l'horizontale. Un Samourai ne se déplace pas comme un petit vieux en fixant le bout de ses godasses.
L'ennui, c'est qu'à pratiquer ce défi permanent aux élements, je reçois la pluie en pleine gueule et j'y vois que dalle.

Le Samourai peut à son gré porter des lunettes avec essuie-glaces incorporés, soit progresser tête baissée en jetant de temps à autre des coups d'oeil pour ne pas se manger un poteau.

Et si je n'y vois rien, mon ennemi héréditaire risque d'en profiter pour m'embrocher avec une facilité déconcertante. Les Samouraïs ont toujours un ennemi héréditaire. Ca doit venir de cette manie de jouer du sabre à chaque fois que quelqu'un respire le même air que lui.
Certes je sais bien que la Voie du Samouraï, c'est la mort, mais tout de même, un minimum d'efficacité au combat est requise. Sans quoi, autant faire seppuku tout de suite.

Le Samourai qui se fait trucider à peine sorti de sa baignoire n'a pas plus de valeur militaire qu'un générallissime français en 1940. Qu'il devienne plutôt rempailleur de chaises.

Ah, je me disais aussi. Ce n'est pas que j'ai tant d'ennemis intimes que cela. Surtout dans le quartier. Mais quand même ...

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