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Mémoires d'un apathique
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11 janvier 2007

Rendez-vous à OK-Auber

Je me suis pris en main, et j'ai cherché du boulot. Malgré une motivation proche du zéro absolu. Et j'ai même décroché un rendez-vous, dis-donc !

Alors, je me pointe rue Auber. Car c'est rue Auber. Les beaux immeubles, l'interconnection RER et tout ça. Et je rentre dans le hall (normal, puisque je veux le passer ce bloody entretien). Stupéfaction et horreur ! Du marbre veiné partout aux murs, des colonnes doriques, et même le négrillon doré au dessus du depart de la rampe de l'escalier. Je les entends d'ici : Ah les immeubles hausmaniens, oh les immeubles hausmaniens ! Oui, ben, faut voir l'intérieur, parce que ça fait très peur ; on dirait les boutiques d'ameublement du faubourg St Antoine ; celles destinées aux Saoudiens ...

Bref, j'arrive et une secrétaire fait vestiaire. Charmante attention, j'ai l'impression d'aller à un thé dansant. Je poireaute comme de rigueur, et en profite pour lire Le Monde. Que je ne lis jamais d'habitude ; j'ai comme principe de ne pas jeter le moindre oeil  sur les productions des officines de la désinformation. Surtout  quand elles se prétendent de référence.  Mais là j'apprends qu'on envisage en France d'abaisser le plafond des ASSEDICS. En effet on peut toucher jusqu'à 5400 euros par mois (de mémoire), à condition d'avoir eu un super bon salaire avant, evidemment. Aux Pays-Bas, le plafond est de 2700, par exemple. Ce qui prouve bien que quand les gens ont des pesos en quantité raisonnable, ils préfèrent ne pas travailler. Parce que le travail, scoop, c'est chiant ! CHIANT ! Voilà, il faut le dire à la face des sociologues qui nous racontent que si l'on a pas de travail, on est destructurés, et très malheureux. Faut dire que le sociologue lambda, avec sa mentalité de chef scout attardé, il a tendance à faire l'apologie du statu quo. Si un truc existe, c'est qu'il répond à un besoin profond, et est donc indispensable. Qu'importe qu'il n'ait pas toujours existé ou qu'il existe pour des raison bassement contingentes (faut bouffer), il va confondre, comme d'hab, l'être et le devoir être. Le travail existe, ici et maintenant, c'est un fait. Qu'il DOIVE exister, c'est une autre question. Ce qui est sûr, c'est que des gens au bout de 40 ans de taf sont un peu structurés par le travail et ont du mal à s'en défaire (d'autant qu'ils ont été formatés dès l'école). Mais faut pas renverser les causalités ... Et ne jamais oublier le contingent.

Enfin, je suis convoqué. La dame me reçoit pour voir si je vais faire l'affaire. Une demi-portion papillonnante, dont je me demande si elle est névrosée, hystérique ou les deux. Le genre à lire Marie-Claire pour savoir si le head-fucking est tendance cette année. Ne me souvenant plus bien quelle est l'attitude à prendre en pareil cas, et comme j'en ai un peu rien à foutre, je me la joue hyper-cool, yo, la meuf, ton taf que tu me proposes, j'le kiffe un max. A donf de ta mère pour tout dire. Moyennant quoi, au bout de la cérémonie, elle me fait remarquer que je suis un peu nonchalant, et que la boite qu'elle représente, elle exige des gens motivés, des qui en veulent. J'acquiesse et m'excuse, tout en pensant, en me demandant quels sont les demi-tarés qui sont MOTIVES, des qui sont pret à mourir pour travailler pour les gus de la boîte. Et même si ça existe. Ce qui est certain c'est qu'aujourd'hui, je n'ai pas bien joué mon numéro de toute ma vie j'ai voulu bosser pour ces mecs et je me tranche les veines devant vous si ça ne le fait pas.

Inutile de dire qu'elle ne pas recontacté, comme on dit dans le milieu.

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Commentaires
P
Tu l'as échappée belle, on dirait.
M
Oui, mais l'hystérie est une forme de névrose tellement spécialisée que je l'ai mise à part.
R
Sans doute n'étais-tu pas assez hystéro pour elle ;-)<br /> Au fait, être hystérique c'est DEJA être névrosé. L'inverse n'est pas vrai par contre.
M
OU bien "j'ai vu de la lumière, je suis entré" :)
B
Ouais, les entretiens d'embauche sont des fichus exercices formels... Ya encore des RH qui te demandent "mais pourquoi vous avez postulé chez nous". Et là, systématiquement, je dois me retenir de pas répondre "faut bien bouffer, connasse"...
Mémoires d'un apathique
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