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Mémoires d'un apathique
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21 décembre 2006

Le bonheur c'est plutôt de rester au lit

Je n'ai pas toujours des idées d'une truculente originalité. Ainsi j'ai ramené de Pekin des baguettes. Yo ! Et aussi des affiches de propagande de l'époque communiste. Oui, je sais, le gouvernement est toujours censé être communiste. Je veux dire : du temps où l'Homme Nouveau regardait l'horizon, conduisait des tracteurs sourire au vent et où les USA n'étaient qu'un tigre de papier. Ces affiches sont un summum de kitsch, bien qu'en y réfléchissant, elles soient aussi le témoin d'une époque plus qu'excecrable (après tout Mao a organisé une famine, le plus grand massacre, toutes catégories confondues, en temps de paix). Mais sur le fond, je m'en branle, et si à Montpellier on a construit des ignominies qui auraient ravi Arno Brecker, pourquoi je n'aurais pas le droit d'aimer les enfants des écoles saluant le grand timonier ? Hein ? La vie n'est pas une émission de Arte, après tout ...

Quoi qu'il en soit, S. m'ayant déjà rapporté de son voyage à Shangaï une de ces affiches, je n'ai rien trouvé de mieux que d'en acheter deux à un marché aux puces, ainsi qu'une pub des années 30 pour des cigarettes (rien d'original non plus, il y en a des caisses pleines à Beijing). Le vendeur a bien essayé d'arnaquer le long-nez que j'ai l'honneur d'être, mais  je suis resté ferme et tout est rentré dans l'ordre.

Le problème des affiches, posters et autres, c'est qu'il faut les encadrer. Et qu'en général le cadre coute plus cher que ce qu'il y a à encadrer. Beaucoup plus cher. En l'occurence 100 fois plus cher (l'affiche = 5 yuans = 50 cents). Je suis donc allé à Habitat République, parce que Ikea c'est trop loin bien que les cadres y soient moins onéreux (et en plus, les dimensions ne me conviennent pas chez ces chiens de suédois). Je me suis coltiné les 3 monstres dans le bus, les escaliers, et heureux, je les ai posé sur le sol stratifié de mon petit chez moi. Là je me suis aperçu que les affiches ayant été arrangées en rouleau pour le voyage, c'était que du bonheur et un plaisir merveilleux de devoir les mettre à plat pour les positionner dans le cadre. Des gens moins courageux que moi auraient pu dire que c'était l'enfer. Mais non, c'était juste tellement chiant que j'ai envisagé de tout laisser en plan et d'aller regarder un film dans lequel des ninjas en culotte courte sauvent l'univers d'une troupe d'extra-terrestres à tête de pastèque. Mais je suis resté stoïque et j'ai réussi à finir ma besogne.

Ca, c'était avant-hier. Hier, je me réveille vers 14 heures, et commence à réfléchir au deuxième problème : où vais-je donc accrocher ces merveilles ? Une perceuse va-t'elle être nécessaire ? Le placo-plâtre ne va-t'il pas se désagrégrer ? Pourquoi n'y a-t'il rien dans le frigo ? Voyons déjà quel est le système d'accrochage. Oh surprise ! Pour deux des cadres, les crochets ne sont que d'un seul côté ou si vous voulez, le système de sustentation est asymétrique. Et évidemment, les affiches, elles, sont du mauvais côté. En d'autres termes, elles sont à l'envers. Il faut tout recommencer. Comme mon coeur tressaute de joie, comme la vie est belle, comme j'ai plutôt envie d'être aux Bahamas, sous le soleil, en train de faire du pédalo ! Mais je me remets à l'ouvrage, maudit ma déveine (statistiquement je n'avais aprés tout qu'une chance sur deux de me tromper), mais, après force râleries, j'y arrive.

Et au moment où j'achève cette purge, j'entends un bruit cristallin : le 3ème cadre, qui était contre le mur, vient de tomber, le verre de se briser et mon envie des îles paradisiaques de progresser d'un bond dans la liste de mes priorités. Aujourd'hui, donc, aller au BHV acheter une plaque de verre en 80x60. Mais d'abord une douche ...

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