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Mémoires d'un apathique
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29 novembre 2006

La femme bien entamée

Sorti dernier carat pour acheter de quoi bouffer chez Ed. Absolument plus rien ici, les plombs ayant sauté durant mon séjour en Chine, frigo et congélo ne servant plus que d'entrepôts à produits avariés. Dans la rue, je remarque une femme qui entre dans la pharmacie en face du magasin. Son visage ; l'adéquation de sa matité et du léger reflet cuivré de ses cheveux châtains. Les femmes sont jolies à Paris, on l'oublie trop facilement à y vivre, mais il est tout de même rare d'en croiser une qui fasse remonter des bribes d'affolements adolescents. Qu'importe : une inconnue croisée à la sauvette et destinée à disparaître aussitôt qu'entraperçue.
Au menu : charcuterie, energy drinks et le dernier pack de Badoit qu'il me faut dégager de derrière un amoncellement d'eaux plates. Je dois me dépêcher, parce que mon épicier discount va fermer sous peu, mais les 6 litres de liquide gazeux sont plus que récalcitrants à se laisser extraire de leur terrier.
Arrivé à la caisse, je me vois précédé de la femme. Celle de la rue. Elle a bien entre 35 ans et 45 ans, comme je l'avais pensé quand je l'ai vu tout à l'heure. Mais il est vrai que j'ai le plus grand mal à donner un âge aux femmes. Une trentaine bien entamée, c'est certain.
Sa peau n'a plus cette fraîcheur un peu ... (niaise ?) ... de celle des très jeunes femmes. Ni son aspect lisse et élastique. Son cou et la naissance des épaules striés de fines ridules, épiderme très légèrement affaissé. Saveur extrêmement délicate, je n’en doute pas, mais à laquelle je ne goûterai pas, pas aujourd’hui, pas avec mes encombrants achats, pas avec ma barbe de 5 jours et le reste qui n’a pas vu la douche depuis … hum … Et de toute façon, comme si j’avais l’habitude de brancher les femmes (fussent-elles dotées de la plus belle et la plus attirante des peaux quadragénaires) aux caisses des superettes … Dommage, dommage : son eye-liner est appliqué à la truelle, et en trop grande quantité ; ça tombe bien ...

Au revoir la femme à la trentaine bien entamée et à la peau de reine mûre.

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