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Mémoires d'un apathique
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6 septembre 2006

Begotten

On n'est pas des boeufs. C'est comme ça que j'ai présenté la soirée à B'. C'est que, certes, c'est drôle les Steven Seagal, mais que, bon sang de bois, le cinéma, c'est quand même autre chose. C'est un art. Le 7ème, même.
Et que donc, on allait voir du cinéma, du vrai, du sérieux, où l'on se prend la tête entre les mains, tellement c'est beau et qu'on comprend rien. Mimer le fidèle en extase. Bref, on est allé voir Begotten qui passait à l'Etrange Festival. Begotten, j'en avait vu la pochette du DVD, mais les commentaires dessus m'avait un peu inquiété. Quand on me présente un truc comme étant ce qui va révolutionner le cinéma, moi, je me méfie. Surtout quand c'est muet et en N&B. Et puis, l'Etrange Festival, ça m'a toujours déçu. A force de chercher les machins vraiment déjantés, ça devient laborieux, et plus déjanté du tout. Comme des fils de famille du XVIème qui s'habilleraient en cuir. Pas crédible. Pourtant, il n'y a qu'à se baisser : faire une intégrale Bruno Mattei (En VF) par exemple. Mais bon ; ce n'est pas le problème.
Le truc, c'est que ça passait tout à coté de chez B', et que ça faisait vraiment longtemps qu'on n'était pas allé au cinéma. Et que j'ai besoin de ma dose de bidules expérimentaux de temps en temps, sinon, je finis par confondre le cinoche et la télé.

Pas de problème : la faune habituelle du festival, et le mec qui fait la présentation nous prévient que ça va être une expérience ultime. Ca commençait donc pas bien. Je craignais le pire et j'y ai eu droit. En une heure et demi, tous les clichés de l'expérimental : la surex, le contraste à donf, le grain gros comme un melon, les superpositions, les contrejours, les nuages qui passent à toute vitesse dans le ciel, la musique bruitiste d'une banalité à pleurer, mais pénible au bout d'un moment. Le plus drôle, c'est qu'à priori, la surex, le contraste à donf et le grain gros comme un melon, je suis pour. Mais là, non. Un film de Art School, sans idée, sans talent, qui empile des bouts de transgressions visuelles sur des trucs qui font très classiquement mal aux yeux. B' s'est endormi, moi, j'attendais LE bon gros cliché arty, car je le sentais venir, miam miam. Et pas de problème, je l'ai eu  : l'eau qui coule au ralenti en gros plan. Le genre de truc qu'il m'arrive de faire dans des moments de faiblesse. Comme les fleurs qui éclosent en accéléré. Tiens, on y a eu droit aussi. Bref, l'équivalent underground du coucher de soleil sur la mer. On a tout eu ; un vrai catalogue Manufrance. De ce point de vue là, c'est un grand film.

L'histoire, evidemment, est imbitable. C'est dans le business plan. En gros, un monument pompeux et pompier sur la vie, la mort, la renaissance, le sacrifice, et autres sujets graves. Il faudra que j'écrive un jour quelque chose sur la prétendue profondeur des thèmes rabachés et estampillés "sérieux". Mais là, j'étais content de sortir. B' moins, parce qu'elle a du s'arracher à son sommeil.

PS : pour pas qu'on dise que je suis un râleur, allez voir Arrivederci amore, Ciao, une merveilleuse bonne surprise, un putain de film de genre italien, comme on en espérait plus, où Soavi se lâche complètement et rescussite à lui tout seul une sorte de baroque à la limite du mauvais goût, avec des éclairages retrouvés chez Bava et des sales gueules empruntées à Leone. Que du bon.

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