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Mémoires d'un apathique
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3 janvier 2008

B', again

Dans notre série, ma copine est un chef-d'oeuvre, épisode 3456.

Elle est ce qu'on appelait dans le temps une femme de tête.

Quelqu'un qui sait ce qu'elle veut et surtout ne veut pas. Qui peut vous virer du jour au lendemain si elle estime que vous l'avez déçue ou trahie. Et il ne s'en faut parfois pas de beaucoup.

Ne tournons pas autour du pot : c'est très gratifiant, une femme de tête. Vous savez, sans faute, que vous êtes une merveille. Sans quoi, vous ne seriez tout simplement pas là. Une forme de stricte parité (dans le sens de entre pairs) qui oblige d'une certaine manière à se maintenir au delà de soi. A se casser le cul. Mais quelles récompenses en compensation de ces modestes efforts (ne croyons pas que l'amour, c'est du gagné après l'emménagement dans le même appart' - y'a du taf derrière, et un taf permanent de surcroit) ! Etre admiré par des abruti(e)s, je laisse ça à un BHL. Etre admiré par une femme de tête, c'est le petit Jésus en culotte de velours. Sans compter que, structurellement, cette admiration est nécessairement réciproque.

La femme de tête est le contraire d'une chieuse. Pas que la délicieuse ne soit jamais une chieuse. N'en demandons pas trop non plus au Grand Démiurge Cosmique. Sans compter que je peux être un sacré connard dans mes mauvais jours. Mais disons qu'elle n'est très généralement pas une chieuse. Non pas parce qu'elle serait exempte de ce travers par quelque miracle inexpliqué, mais parce qu'il ne s'agit pas des mêmes structures comportementales.

Quand la femme de tête râle, elle sait pourquoi, et l'exprime avec clarté. Elle n'ignore que peu de ses désirs et de ses attentes, et est parfaitement à même de déterminer quand quelque chose part en vrille. Elle exprime son mécontentement avec précision et souvent avec une vigueur qui force l'attention. Sans compter que, les choses étant claires, le partenaire, s'il se fait gueuler dessus, eh bien ... C'est qu'il a merdé, il était au courant, c'est de sa faute.

La chieuse, elle, soumise à une insatisfaction quasi ontologique, ne peut que rarement être très pertinente dans ses récriminations. Souvent travaillée au corps par la pression sociale, ses désirs lui sont étrangers, quand il ne sont pas dérisoires. Et ce dérisoire dont elle a évidemment confusément conscience lui impose de déguiser ses frustrations derrière des oripeaux de plausibilité. En bref, d'engueuler l'autre pour de fausses raisons. Comme de surcroit le fait d'être une chieuse fait plus ou moins partie du bundle du mystère féminin, elle se doit de se conformer à son rôle. Où la pression sociale repointe le bout de son nez. Pression qui l'oblige évidemment à assumer tous les rôles de la feminitude en kit. On n'en sort pas.

En résumé, la femme de tête est un être humain de sexe féminin. La chieuse, elle est un cliché de l'éternel féminin.

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Commentaires
M
C'est sympa, mais je ne sais pas comment je dois le prendre : les araignées, ça me fait trop peur ...
Z
Excellent !
Z
:-) J'ai la même à la maison ;-)
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