Répétition générale
Un jour, très bientôt, j'arriverai au 300ème article de ce blog. Je m'en rapproche d'autant en tirant honteusement à la ligne comme je le fais maintenant.
Et je l'annoncerai. Que c'est le 300ème. J'ai laissé passé le 200ème, alors son grand-frère, c'est à toute la famille que je le présenterai. D'abord je roulerai des mécaniques, parce que 300, hein, les cocos, c'est pas rien, et que du bon, allez, presque rien à jeter, bon sang, ce que je suis fort, personne ou presque il est capable de tirer du jus de cervelle avec autant de constance et de bonheur. Les titans de la littérature ne seront pas mes cousins ce jour là.
Et puis évidemment, je ferais un BILAN. Sérieux et reflexif , le gusse. Oui, me demanderai-je, quelles conclusions puis-je tirer au terme de cette épopée, conclusions qui se doivent d'être offertes en pature aux lecteurs éventuels, lesquels économiserons ainsi pas mal de séances et donc de poagnon chez l'analyste (surtout s'il est lacanien) ?
Ce sera aussi le moment de pleurnicher un peu sur mon sort, sur le fait que personne ne m'aime et/ou me comprend, et de pouvoir jouer les Grandes Ames en Peine qui vaticinent sur la lande dans une bruine presque opaque. Normalement, c'est peu probable en aout, mais les élements sont avec moi cette année. En bon catholique sevré aux clous du Christ, je montrerai les blessures déchirées de mes poignets, et mon début de gangrène. Le blog, Gross Malheur, Helmut. Et puis, une louchée du gnartiste essouflé, celui dont l'inspiration montée sur un alezan shooté au PCP est partie vers des horizons inconnus. Je ne saurai plus quoi dire, quoi raconter, quoi mettre en scène. Mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Le créateur implorant le ciel en public pour que ce dernier (le ciel, pas le public) lui accorde un peu de ce pouvoir divin de raconter la recette de la pizza aux tetards. Ou de comment sa copine lui fait la gueule parce qu'il a sodomisé le yorkshire dans le lit. Ou un résumé drolatique de la tectonique des plaques. Figure imposée, que voulez-vous que j'y fasse.
Ca finira par la cérémonie des Cesars, où je remercierais ma maman (sans qui rien n'aurait été possible), mon éditeur, Axa-Assurance et la mairie de Paris. J'enverrai des corbeilles de lys vers les fidèles (qui se reconnaitront selon la formule consacrée). Des bisous, des smacks, des roulages de pelle en technicolor, tout ça pour vous, ô amis infatigables et last-but not least, l'annonce prima donnesque de mon retrait qui se muera après force minauderies en « peut-etre ».
Ce sera vraiment très beau, et j'ai hâte d'y être.