It's good to be the king
Je suis toujours assez fasciné par le fait que les gens apprécient la merde. Parce que je suis vachement élitiste de ta mère, et que je méprise la France d'en bas ®. D'ailleurs, je ne suis pas homme politique, ni publicitaire et je n'ai pas besoin de prendre des pincettes pour expliquer que je vais vous enfiler à sec avec des bris de verre (comme les deux compétiteurs pour la prochaine présidentielle par exemple). Le fait est que je n'ai pas d'amis dans ces conditions mais que ne ferait-on pas pour conserver sa place de Grand Rebelle face aux embruns ?
Alors que les gens regardent de la merde à la télé, ça ne fait ni chaud ni froid, c'est l'essence même de la télé que de proposer du fécal à des gens qui en réclament. Même si, ok, il y a des bonnes séries, ainsi que me l'ont sermonné Y. et S. Et d'ailleurs, c'est HBO qui a produit The Second Civil War, un des derniers films politiques intelligents qu'il m'ait été donné de voir (qu'on soit d'accord ou pas avec le propos du film est un autre problème).
Mais bon, la littérature ... C'est une activité exigeante que la lecture. ca demande un effort. Pourquoi s'y livrer, si c'est pour consommer de la daube ? Hein, je vous le demande ? Surtout que moi, je ne connais que la Grande Littérature. Non, sans rire. Tiens, je viens de me lever pour jeter un coup d'oeil à la bibliothèque : Céline, Coleridge, Gombrowicz, Desnos, Roussel, Queneau, au hasard, plus les exotiques comme Goyen, Powys, Mathiessen ... Et d'autres. Plein. Mais je ne voudrais pas non plus vous foutre les boules.
C'est pour ça que je ne comprends pas le cas King. L'ami Stephen. C'est du gros caca en plaques épaisses, le genre que Monsieur Univers n'arriverait même pas à décoller de terre. Le prototype du mec à tartiner des bouquins de 1000 pages avec une intrigue qui tiendrait en 10, voire qui consituerait un entrefilet dans le Courrier Picard (il parait que la Picardie, c'est vachement hype, maintenant). Et puis la terreur pour ménagères de moins de 50 ans, ça ne me terrifie pas des masses, pour tout dire. Dans le genre, Masterton (du début) ou Barker sont autrement meilleurs. Il suffit de comparer le Shining de King et celui de Kubrick pour deviner lequel a bien fait de réécrire l'autre.
D'ailleurs les bibliothèques sont pleines de pavés qu'on rejette fissa après avoir lu le 4ème de couverture ou déchiffré le nom de l'auteur. Quitte à sombrer dans une légère et diffuse dépression. D'un autre côté, je reconnais quand même une qualité à King et à ses confrères et consoeurs en kougloff sur papier. Justement la capacité à tartiner plus de 500 pages avec du rien. Parce que je ne sais pas si vous avez essayé, mais c'est épuisant d'écrire. Moi, au bout de 100 pages, je m'essouffle, je renacle, ça m'emmerde à cent sous de l'heure de répandre du circonstancié pour faire du volume. On me répondra que c'est justement l'essence de la littérature. Je reste sceptique.
Tenez, après les mangas, je suis en train de réécrire en bon français des romans pour ados (japonais toujours). Et bien je sabre, joyeusement ; tout ce qui me parait redondant ou non pertinent, direct à la trappe. Que Le Rat ait un t-shirt jaune, on s'en fout pas vrai ? Allez on élague ! Sûr que je vais me faire taper sur les doigts à risquer de réduire d'un 1/3 le texte original, mais c'est tellement mieux de ne garder que l'essentiel, la distillation ultime. Non au vain bavardage ! Ainsi parlait Zarathoustra la derrière fois qu'on a bu une mousse ensemble.
Tout ça pour dire que j'ai tout de même un respect non dissimulé pour le travail de ces tâcherons. Car c'est du travail, du taf, du boulot que de noircir l'équivalent en feuillets d'un milliers de pages. Du fucking work dont je serais bien incapable. Donc Respect. Même si ça me fait mal aux seins ....
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