Rongeurs de moelle
Il y a les bons jours et les mauvais jours.
Aujourd'hui, c'est un mauvais. Très mauvais. A se demander ce que foutent les laboratoires pharmaceutiques incapables de mettre au point quelque chose qui calmerait les rongeurs en folie qui s'attaquent à ma moelle épinière à la hauteur du cervelet. La seule aide possible pourrait provenir d'un opiacé quelconque, cette ambroisie paradoxalement cultivée par les Talibans ou les narcos sud-américains. Malheureusement, c'est interdit, et quand bien même ce ne le serait pas, la seule vérité de la came, c'est la came elle-même, et elle prend toujours la barre au bout d'un temps plus ou moins bref.
A éliminer, donc.
Reste qu'il ne faut pas trop s'approcher des fenêtres, car on se dit, qu'un petit saut, un petit envol par dessus la rambarde résoudrait drastiquement le concassage de nerfs.
Tout cela reste évidemment très théorique, parce que 4 étages, ça fait haut, mais peut-être pas assez, d'autant qu'en bas, c'est une verrière très sale, ne fut-ce que parce que j'y jette mes mégots, verrière donc, fragile donc, au travers de laquelle je passerais au terme de la chute. Je pourrais m'en tirer et finir dans un petit fauteuil roulant.
Mauvaise idée.
Rassurez-vous, un nombre faramineux d'excuses du même acabit se mettent à pulluler lorsque vous vient à l'esprit la vague envie de tout envoyer par dessus bord - c'est le cas de le dire.
Alors vous retournez sur le canapé et continuez à fixer le mur en laissant les rongeurs de moelle faire leur petit boulot malsain.