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Mémoires d'un apathique
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31 mars 2009

Plan C from outer space

Tenez, samedi j'avais le choix entre acheter La Tribune, Libé (le journal déjà pas terrible et désormais plombé par Laurent Joffrin) et autre chose. C'est autre chose qui a gagné et j'ai dépensé deux euros pour Le plan B. Deux euros, ce n'est pas cher, vous en conviendrez.

Le Plan B est le successeur de PLPL, auquel j'étais abonné, et présente tous les défauts de son prédécesseur, à la puissance 10. C'est ce que j'appelerais le paradoxe de la critique des media : une fois que l'on a expliqué par le menu que tous les journaux, toutes les télés et toutes les radios sont

  1. Désinformatrices
  2. Nulles
  3. Des repaires à grosses brelles

et que les journalistes qui y bossent (et, en particulier, les « têtes d'affiches ») sont

  1. Des fayots
  2. Des minus habens
  3. Des incultes arrogants

tout est dit.

La télé est de la merde ? Ok. L'Express, Le Point, Le Nouvel Obs' ? Ok. N'importe quel quotidien ? Ok. Ce n'est pas moi qui dirai le contraire et, d'ailleurs, j'ai assez glosé sur le sujet.

Mais une fois que c'est dit, il faut cesser et en tirer les conclusions. Et les seules conclusions qu'il y ait à en tirer, c'est simplement d'arrêter de lire ou de regarder les machines à décerveler. C'est ce que je fais depuis une dizaine d'années, et j'ai donc un peu de mal à m'exciter contre ce chancre de nos oligarchies contemporaines, n'étant plus soumis à son influence délétère.
De plus, d'un point de vue stratégique, il faut être cohérent : soit on estime que dénoncer les media peut amener des gens à s'en détourner et ça vire dans ce cas à la propagande sur le long terme. Soit on estime qu'on a déjà fait le plein des réfractaires (c'est mon avis [1]) et il faut arrêter, sans quoi on ne prêche plus que les convertis.
Enfin, dernier effet pervers : sur le fond, ce genre de publication n'existe que par l'objet de sa détestation comme la police n'existe que parce que le crime existe. Et comment vraiment détester ce qui vous fait simplement exister ?

1 Le vrai problème vient de ce que les media sont pour leurs afficionados non pas essentiellement des vecteurs d'information, mais des pôles de connivence au monde, ce qui explique qu'il y ait des journaux de référence, et que les gens puissent sans broncher lire sans cesse le même journal qui, dans ce cas, n'a pour fonction que de réfléchir (au sens d'un miroir) leurs préjugés et les idées molles qui constituent leur vue-du-monde. Dans ces conditions, même la plus pertinente des critiques factuelles est sans effet.

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