Qu'est-ce que je disais ...
Dans cet article, je parlais de la merveilleuse justice de notre pays (à laquelle évidemment je fais confiance parce que, moi, je ne suis pas un personnage de fiction).
Et sur quoi je tombe ? Sur une dépêche AFP comme quoi un mec a été condamné à 800 euros d'amende parce qu'en substance, il a comparé Sarkozy à une survivance du pétainisme. En langage juridique, ça s'appelle outrage à personne dépositaire d'une autorité publique. En substance, interdit d'insulter un monarque de droit presque divin et ses commensaux. Aux USA, on fait des films et/ou des documentaires sur Bush et/ou le fiasco et/ou les mensonges de la guerre en Irak. On écrit même des livres pour expliquer pourquoi il faut tuer Bush. En France, on a de bons intellectuels, de bons journalistes, de bons écrivains, de bons cinéastes qui savent de quel côté la tartine est beurrée.
Tiens un autre exemple : la très servile Arlette Chabot présente ses excuses au Luxembourg à cause d'un reportage sur les paradis fiscaux dans lequel ce pays été incriminé. Le Premier Ministre du Luxembourg a piqué une grosse colère et a accusé France 2, pourtant bien frileuse, de confondre secret bancaire et évasion fiscale. Alors que c'est un secret de polichinelle, et que le Luxembourg et les îles anglo-normandes sont effectivement les paradis fiscaux d'une UE qui donne des leçons de morale, aux îles Caïmans, par exemple.
Et un dernier exemple : les ouvriers des lignes d'assemblage de Boeing à Seattle sont en grève. Comment nos amis les journalistes présentent la chose ? Non pas en expliquant les raisons de cette grève et - éventuellement, soyons fous - en soulignant la légitimité de la dite grève mais en titrant : La grève à Seattle a plombé le bénéfice trimestriel de Boeing. Tous les titres sur le même sujet sont du même acabit. Résumé : ces enculés de grévistes au lieu d'accepter de nouveaux contrats inacceptables, flinguent un des piliers de l'économie US. Salauds de pauvres !
A un moment où l'on parle d'une nième réforme de l'école, plutôt que de diversifier les programmes ou dieu sait quoi, il serait bon de surtout donner des cours intensifs de flagornerie, dès la 6ème, et pas seulement pour ceux qui se destinent au beau métier de journaliste. C'est en effet une qualité très recherchée, comme tous ceux qui connaissent effectivement le monde du travail (et pas ceux qui font les lois) le savent.