AE

Comme me le fait remarquer B'., je ne suis jamais aussi efficace (elle dit créatif, mais c'est un mot tellement sali que je préfère celui d'efficace) que quand je suis sous pression, quand je suis sous le joug du stress.
Avec la gamine, ce n'est même plus du stress, c'est le supplice de la baignoire avec un tortionnaire qui va se boire un petit kawa trop chaud et qui m'oublie dans l'eau glacée.
Autant dire que j'ai envie de me lancer des défis. Après tout, les monstrueux livres japonais pour ados  que j'ai rewrité peuvent se trouver dans les bibliothèques de la ville de Paris. Au moins les tomes un et deux. J'ai vérifié.
Je suis donc - au sens administratif - si l'on peut dire - un écrivain.
Dans la foulée, autant faire un blog - à part - de choses réellement écrites ; des nouvelles en l'occurence. C'est déjà fait, mais comme d'une part, je me suis rendu compte que j'avais tendance à pasticher B. Evenson et que d'autre part, pour forcer la plume (image à la con car hors d'âge et donc cliché ; qui utilise encore une plume ?) je me suis rajouté des contraintes formelles qui risquent de ralentir ma production. Peut-être est-ce le but recherché ?
Dans une de ses interviews, C. Palahniuk racontait avec émerveillement son apprentissage dans un atelier d'écriture. Jusqu'alors, pour moi, un atelier d'écriture, c'était un endroit où de vieux ringards apprenaient à de pathétiques ambitieux comment rédiger de mauvais romans, façon best-sellers ratés.
Il semble que je me sois trompé et qu'il en existe des bons (ateliers d'écriture). Au moins, ce serait ludique.

Ayant vaguement fouillé l'internet à la recherche d'AE-online, je n'ai trouvé que des trucs que la décence m'interdit de nommer, le genre poètes nuisibles qui protégent leurs oeuvres au cas où quelqu'un aurait l'idée saugrenue de les plagier. Auto-satisfaction, manque criant de talent, de sensibilité ou d'esprit critique, excuses minables prenant pretexte d'un éventuel côté thérapeutique, tout est mis en place pour produire des petites côteries de médiocres, pestant alternativement contre l'académisme et le parisianisme (comprendre : une avant-garde empêcherait la littérature des vrais gens de s'affirmer), mais ne doutant pas de leur qualité de maudits. A moins que ce ne soit le syndrome à la bonne franquette, ce qui est presque pire.

Bref, dans le temps, Stephane Barbery, avait mis en place un équivalent oulipesque de l'AE et les résultats étaient étonnamment bons, S.B n'étant pas du genre à transiger sur la qualité. Jeu : tachez de retrouver les contributions de votre serviteur dans les archives de la liste-oulipo.

Comme quoi, faire un bon AE sur le net n'a rien d'impossible, l'outil se prêtant même reparquablement bien à cela. Alors si quelqu'un a une bonne vraie adresse à me communiquer (une bonne vraie adresse est une adresse d'où je peux me faire jeter si je ne suis pas assez bon) ...