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Mémoires d'un apathique
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10 avril 2008

Je suis niais et j'aime ça

Etre le couillon définitif, le naïf indécrottable, voilà qui n'est pas très glamour ni signe a priori d'un fort capital symbolique.
Raconter que, même en se forçant beaucoup, on ne voit pourquoi il est si difficile de tomber amoureux, ni pourquoi les couples sont tellement éphémères.
Pire, prétendre que c'est bien trop facile et que le vrai problème, c'est de ne pas être tout le temps amoureux.
Stipuler que l'autre a tellement à donner que c'en devient presque étouffant et que les rares fois où il renâcle ou n'a pas le force de, eh bien c'est moi qui comble le déficit sans me poser de question.
En tirer la conclusion que les histoires de fesses ne sont à problème que parce qu'on y insère des tapettes à souris tous les centimètres. Parce que : comment une histoire de fesses pourrait-elle être à problème ?  C'est que du bonheur, le temps immobile d'un âge d'or qui ne connaissait ni l'échange marchand, ni le donnant-donnant. L'espace du don et du contre-don.
Je ne sais pas où ils/elles vont chercher tout ça.
Je veux dire : les noeuds d'angoisses, de mensonges, de calculs, de stratégies, de misères, de frustrations, de sordide, d'humiliations rentrées, et, pire que tout, d'ennui.
Y'a toute une littérature sur le sujet, à tel point que cette approche finit par devenir une représentation plausible du réel, voire la plus plausible. Et toute représentation, par rétroaction, finit par affecter le réel.
On m'a toujours dit « merci » et j'ai toujours remercié, ce qui est à la fois la moindre des choses et aussi ce qu'il y avait à faire étant donné la situation.
Finalement la bouche molle et humide du demeuré, ses yeux vagues, ronds et ternes, je vais finir par m'en faire un fanion.
Je suis un rêveur, parait-il. C'est L qui me l'a dit. Je n'y avais pas réfléchi jusqu'alors, mais elle avait raison. Du fait de ces simples mots, j'ai été expulsé du club frileux des gens responsables.
Je suis infantile.
J'en suis fort aise.
Je peux évidemment enfiler la panoplie de l'homme d'acier ; j'ai d'une certaine façon été payé pour ça à une époque de ma vie. Mais elle est en lin, la panoplie, elle gratte jusqu'au sang, un vrai cilice, un délice semble-t-il pour tous les accrédités.
Oh, je pourrais le faire aussi. Me faire chier avec ma bite et raconter à quel point c'est sordide. Je pourrais au moins l'écrire à défaut de le faire.

Je suis bourré ; elle aussi. Elle a même pas enlevé ses fringues, juste relevé la jupe et balancé sa culotte par terre. Elle s'est mouillé la chatte en se crachant dans la main puis en s'humectant avec des gestes mal assurés. Parce que comme elle dit : c'est pas que je la fasse mouiller, mais qu'on en finisse et qu'elle ait pas perdu son temps. Et magne-toi un peu quand même, on va pas y passer la journée. Je voudrais bien, mais j'ai déjà du mal à remplir la capote avec ce qu'il me reste de   bite. Elle peut pas me sucer un peu, cette conne ? Tu peux te brosser chouchou, c'est pas l'armée du Salut, astique-toi un peu si tu veux avoir droit à la visite, et traine pas trop, je vais finir par avoir envie de pisser. Je préfère la retourner, paradoxalement, ça rentre plus facilement par le petit trou quand le gland arrive pas à s'élever au dessus des couilles.  Attends, mais qu'est-ce que tu fous ?  Tu  rêves ou quoi ?  Tu te crois où, surtout avec ta serpillère entre les jambes ? Oh putain, comment elle me gave. Quand on fait 1.60m et 50 kgs toute mouillée, on joue pas à la Grande Prostituée de Babylone. Alors j'y met un doigt, puis deux, puis trois, en élargissant bien, en poussant à fond, même si ça pue et que mes ongles cognent contre des trucs poisseux, visqueux à l'intérieur. Ca racle, ça titre, ça force, son anus fait la bouche en cul de poule à chaque fois que je ressors. Elle me fixe d'un air bovin, presque amusé comme pour me dire continue chouchou, c'est ta première leçon, demain tu reviens avec ton papa pour qu'il te montre comment faire. De la merde plein les phalanges, je m'en doutais. Je m'essuie sur le thorax, en passant deux-trois fois parce que sa turbine à chocolat est pleine à craquer, et je vais la cuisine me fumer une clope tout en me reniflant le bout des doigt histoire de savoir si oui ou non, je vais me les passer sous le robinet. J'entends la porte claquer avant d'avoir pu écraser la cigarette dans l'évier.

Comment quoi, je pourrais être un vrai grand garçon. Mais j'ai pas envie. J'ai jamais eu envie. Je les ai toujours embrassées après, je les ai caressées, je leur ai raconté des histoires, des trucs, je suis parti quand j'ai senti qu'il le fallait, j'ai toujours trouvé ça tellement agréable, elles aussi j'espère, plus ou moins, certes, mais toujours agréable. Et à la portée du premier imbécile venu. D'ailleurs je suis le premier imbécile venu, ainsi que je ne cesse de le répéter.

Alors quand la belle est parti en vacances, je me suis senti tout seul, sans vraie raison, parce qu'il arrive que nous ne nous voyons pas une semaine de rang. Mais c'était tout de même une séparation. Et j'ai longuement réfléchi à ce que je pouvais faire de plus niaiseux pour marquer son retour.

Des fleurs ? Les chats les mangent.
Des chocolats ? Son régime alimentaire est bien assez riche en lipides comme ça.
Un bijou ? Elle n'aime pas ça.
Des banderoles dans tout l'appartement, proclamant « Longue vie à B ! » ? Je l'ai déjà fait.
Lui graver un CD de bienvenue ? Pas le temps.
Idem pour un DVD.

Non, j'ai fait un photomontage avec les clichés des différents stades de la grossesse qu'elle m'avait demandé de prendre (mais un chouette de photomontage ! Pas un extrait du Scrapbooking pour les nuls). J'ai rajouté un petit mot tendre en corps 120 (360 dpi, quand même !). Oui, un petit mot tendre ; comme un connard à la St Valentin (sauf que c'était mes mots à moi) ! Et je lui ai envoyé par la poste pour qu'elle l'ait en primeur dès son retour à une heure indue.

Un vrai extrait de roman Harlequin. Et j'en suis fier. A tout prendre, je préfère être un gros concon, tout gentil et tout nunuche. Je le revendique, même.

Et je vous emmerde.

 

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Commentaires
M
Tout est effectivement dans le point-virgule, ce chef d'oeuvre de ponctuation scandaleusement sous-estimé.<br /> <br /> Et évidemment, je vais réserver mon coté bisounours à une seule personne. Les autres ne comprendraient pas mes sermons et mes paraboles, quoi qu'elles puissent apprécier la multiplication des petits pains, voire des bières.
N
Tant que tu gardes les mots doux niaiseux pour ta chérie, et que tu nous réserves plutôt ce genre de grand moment d'anti-verve rigolarde et crypto-post-anti-houellebecquienne, tout va très bien, madame la marquise (au chocolat, aussi).<br /> <br /> L'ennui serait de faire l'inverse.<br /> <br /> (Je viens d'effrayer les gens, dans ce cybercafé, en me marrant comme une baleine dès le sublime et totalement pertinent "Je suis bourré ; elle aussi." Quel putain d'usage du fameux point-virgule dont auquel nous glosâmes recently !)
M
"turbine à chocolat", je l'ai piquée à Nazario, un dessinateur de feu "El vibora".
G
Turbine à chocolat !! J'adore.
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