L'érudition
L'aboli aboulique dans cet article a fait montre d'une maitrise rare en matière de bidules exotiques et pour tout dire imbitables.
Ca parle, si j'ai bien compris, de comix US avec l'autorité bon enfant de celui qui connait tenants, aboutissants et chemins de traverse.
Impressionné, je suis.
Car l'érudit, c'est toujours classe.
Et d'une certaine manière, hype. Le rebelz, qui se rebelze depuis à peu près 1820, finit par devenir profondément ringard. Même Morandini est un rebelz, c'est dire.
Tandis que l'érudit, avec ses petites lunettes rondes et son crâne passé au miror, avec ses domaines d'excellence hors de portée du vulgaire, est finalement beaucoup plus décalé. Et sympathique.
Si vous ne devez choisir qu'un archétype, jetez votre dévolu sur celui de l'érudit.
De préférence érudit dans un domaine abscons et plutôt pointu.
Tenez, je viens de sortir un bouquin de la bibliothèque : Les Empereurs gaulois (260-274). Le mec a réussi à pondre 350 pages sur un sujet pareil, génialement abscons et furieusement pointu. Sans compter que tout le monde s'en fout du sujet en question. Bravo, donc !
Finalement, je suis jaloux.
Avec quoi pourrais-je frimer ?
Les nanards ?
Naaaaaaaaaaaaaann. Trop mainstream ....
Les films de propagande ?
Mieux.
Dans ce cas, il faut jeter les films de propagandes nazis et/ou soviétiques, trop connotés et plutôt difficiles à se procurer.
Je vais donc être spécialiste en films de propagande américains.
Bien, bien, bien ...
En selle, donc, pour les Enfants d'Hitler, de Dmytryk (1943).
Un bien beau film assez chiant, avec des méchants très méchants qui font tous gniark-gniark pour montrer qu'ils sont vraiment méchants.
De vrais méchants qui ne surjouent jamais.
Une intrigue insane qui a pourtant rapporté 3 millions de dollars (de l'époque) à la RKO pour un cout d'à peine 250000.
Quelques stock-shots bienvenus :
- Notre héros se penche à la fenêtre
- (INSERT) Des images d'archive de défilés nazis
- Retour à notre héros qui s'éloigne de la fenêtre en disant : « que ces foules sont violentes »
Ca fait toujours rire.
Avec un petit moment de « féminisme » en vrille qui fait plaisir à
voir. Dans un institut où de jeunes femmes se font engrosser sans avoir
de maris pour pouvoir offrir le bambin à l'état, le professeur
américain, un peu outré quand même, va interroger une de ces
dévergondées.
- Ne préféreriez-vous pas plutôt avoir un mari et un foyer ? - Je vais donner un enfant à l'Etat et au Führer. C'est plus noble que de l'avoir au sein d'un foyer avec un mari. Le yankee est plutôt sceptique. L'interviewée continue donc : - Vous savez ce que j'espère ? Que je souffrirai beaucoup à l'accouchement. Je veux ressentir un vrai supplice en le mettant au monde pour notre Führer. Couillu, non ? |
Une jeune femme plutôt exaltée
La prochaine fois, je vous parlerais de Le Japon, notre ennemi, un autre grand moment de cinéma. Pour le moment, je continue mes recherches.