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Mémoires d'un apathique
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26 novembre 2007

Merde à la littérature

D’associations d’idées en associations d’idées, de liens en liens, je me retrouve à batifoler dans le marigot des blogs littéraires.

Je ne sais pas vraiment ce que je fous là-dedans.

J’exècre la littérature, et la ridicule idolâtrie nationale qui va avec. Le mythe foireux de la liberté d’expression quand il n’y a rien à exprimer.

Non, des fois, je me demande. Vraiment.

Vian disait qu'en musique les ténors étaient des cons. Dali prétendait que les génies étaient généralement un peu idiots. Et les écrivains ? Pourquoi faut-il que le fait de noircir du papier soit presque toujours accompagné d'un déficit en neurones ?

Et, surtout, pourquoi vit-on dans un pays où la parole du moindre folliculaire est prise pour argent comptant ? Merde, le dernier des profs  en résistance des matériaux a des choses plus pertinentes à raconter. Dans son domaine, c'est vrai. Mais c'est quoi le domaine d'un écrivain ? J'aimerais bien le savoir. L'existence  ?  Le monde ? Sans rire ? 

C'est la cata, cette prétention de l'homme ou de la femme de lettre à parler de tout et n'importe quoi, sans la moindre compétence, sans le moindre talent, et sans la moindre intelligence.

C’est l’extrême résidu du romantisme qu’on se trimballe à dos de gnome. L’idée mollassonne que l’expression c’est vachement plus fort que la réflexion. C’est goethéen en diable tout ça. Le primât du vital sur le cérébral. Même si le vital en question est quelque chose de flasque et d’informe, de particulièrement non explicité. Normal, c’est la vie qui parle, pas la raison, eh con ! C’est très volkisch sur le fond comme attitude. Ou le sens expire, l’expression prime. Ce genre de conneries auxquelles on ne devrait plus croire passés 30 ans. Surtout quand on connaît les vies plutôt étriquées des écrivains.

D’ailleurs les écrivains sont souvent les seuls à défendre BHL (en dehors de ses commensaux) quand il se fait descendre par des petits enculés de rats de bibliothèque. C’est très mal de s’en prendre à un écrivain. C’est la liberté-que-pour-l’expression-qu’elle-est qu’on foule à ses pieds. Pourtant, on a fusillé pas mal à la Libération, des écrivaillons. On a bien fait. D'autant, qu'indépendamment du reste, Drieu et Brasillach n'étaient pas de bons écrivains (surtout Brasillach). Pas une grosse perte. Et puis, sérieusement, le très très talentueux Desnos, lui, était mort en camp de concentration, pour faits de résistance. Alors les larmes de crocodile des outrés professionnels, ça me les escagasse.
Et puis, les pelotons d'exécutions pour les scribouillards inconséquents, ça a momentanément remis les idées en place, et expliqué au bon peuple que, non, le fait d’écrire des conneries sur papier ne conférait pas un statut supérieur.
Quoi qu’il en soit, on préférera toujours BHL-écrivain (pourtant excécrable) à Bouveresse-penseur (par exemple). BHL-écrivain vit avec les anges, Bouveresse est un tâcheron rationaliste. C'est ça le mythe fondateur. A pleurer.
De toute façon, on vit dans un pays où l’on préfère BHL-penseur à Bouveresse-penseur, c'est dire. On vit dans un pays où les gens-qui-aiment-la-littérature prennent au sérieux Darrieusseq et ses démélés avec je ne sais plus qui mais je m’en branle. C'est atterrant.

Un jour, il faudra bien avouer que la littérature, c’est rien. Ou juste la somme des livres produits. Ce n’est pas le fondement de la Kultur, à l’allemande, c.a.d de la civilisation. C’est de l’entertainment. Avec du génial, du bon et surtout du moins bon. 90% de déchets. Comme pour tout entertainment. Elle ne nous protège de rien, et ne nous ouvre aucun horizon. Ou pas plus que n’importe quoi d’autre. Quand on brûle des livres, on brûlera des hommes rappelle le cuistre. Oui, mais ce serait pareil avec des bobines de 35 mm, des BD, des VHS, des DVD ou des programmes télé. D’ailleurs, on a fait brûler plusieurs fois la grande bibliothèque d’Alexandrie (un vrai désastre pour le coup) sans faire brûler qui que ce soit par la suite.

Il faudra bien avouer que la seule chose qui soit importante c’est la façon dont on vit sa vie. Et comment on le fait. Les paroles ne sont rien, les pensées encore moins, seuls comptent les actes.

C'était la grosse colère du jour...

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Commentaires
M
Oui, je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui ait eu le courage de réfuter un éléphant (surtout un éléphant de mauvaise humeur).
P
L'éléphant est irréfutable, comme écrivait quelqu'un qui n'écrivait pas de la merde.
M
Mais c'est charmant ce que vous me dites là ...<br /> Et, élégant, je vous en remercie.
F
en général ?<br /> je ne saurais dire; je fréquente assez peu l'hippopotame ; mais pourquoi ne le serait-il pas ?<br /> je me réfèrais seulement au cas particulier de l'hippo élégant qui déteste la Littérature
M
L'hippopotame est donc réputé pour sa sincérité ?
Mémoires d'un apathique
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