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Mémoires d'un apathique
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11 novembre 2007

Le pont des arts

On s'est décidés à regarder Le pont des arts. Enfin, surtout B'. Moi, ça ne bottait pas trop. Il faut dire que, elle, Green, ça la fait rire. Moi, moins. Déjà, à cause de la Green touch, à savoir les liaisons improbables. Par exemple Ce corps à l'arrêt a faim se prononce : Ce corps z'à l'arrêt t'a faim. Ce qui surprend un peu. Et rangent ces films dans une catégorie tout aussi improbable. Dans laquelle les critères ordinaires ne s'appliquent pas.
Comme le jeu des acteurs. Ou la vraissemblance.
C'est un peu comme du Rohmer, mais à la puissance 10. Avec un petit côté délirant qui fait défaut à Eric (Vous ne savez pas si je suis un homme ou une femme ? Vous voulez voir ma bite ? explique le méchant chef d'orchestre).
Bien sûr, cela pourrait être terriblement agaçant et vain (et l'un parce que l'autre). D'autant que Green est prof à la Femis et sature ses métrages de name-dropping et de ses copains (Bonello, par exemple - que je l'aime, lui !). Et le décalage censemment assumé, n'est-ce pas un artifice un peu facile pour éviter, justement, que des jugements puissent être portés ?
On pourrait le dire. Sans crainte de se tromper.
Mais on peut respecter aussi le côté volontairement anti-naturaliste.
D'autant qu'il y a une remarquable congruence entre fond et forme. Certes, on n'échappe pas aux longs plans fixes et à une mise en scène paresseuse. Mais s'y ajoutent d'insupportables champs-contrechamps à la limite de l'hystérique et de brusques et fluides mouvements de caméra sans utilité apparente. Ainsi que des plans-séquences tout proches du ridicule, sur la Seine en gros plan, par exemple.
Et l'on pense à Jess Franco. Ce qui est un comble.
Mais il est tout aussi certain qu'on se demande toujours si les « expérimentations » visuelles de Green sont volontaires ou dûes au hasard, ou plutôt à l'absence de budget. Par exemple, les travellings sur les spectateurs du  théâtre no semblent s'arrêter essentiellement parce qu'ils n'y a pas assez de figurants pour éviter les redites. Comme lorsque Franco change de bagnole en cours de route parce que la location est arrivée à son terme...

D'une manière générale, comme B'. l'a justement remarqué, le métrage parait se concentrer autour de « morceaux de bravoure » (comme la scène finale, magnifique), et le reste ... Un remplissage un peu laborieux.

Et en tout état de cause, ce qu'il y a de mieux dans le film, c'est la BO. C'est à dire essentiellement la Complainte de la nymphe de Monteverdi (aucune chance que ce soit La vie en rose ...). Alors rien que pour vous, deux versions : celle du film, récupérée avant le générique (luth et viole de gambe)

Et une autre au clavecin

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Commentaires
M
You're welcome !
F
en tout cas , merci pour la musique !
Mémoires d'un apathique
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