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Mémoires d'un apathique
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20 octobre 2007

Pitch CM

Quelqu'un hors champ fixe des poids de plongée aux pattes d'un chat à l'aide de chatterton. Quatre plombs donc. Puis la bestiole est posée dans un bac de douche et le quelqu'un ouvre le robinet d'eau froide.
Spectacle pitoyable de l'animal, incapable de se déplacer, trempé comme une soupe, misérable et miaulant à s'en faire pêter la gorge.

[Fondu]

L'amoureux est au pied d'un immeuble sous la pluie, mélange poisseux de cheveux rares et d'imperméable de moins en moins étanche (un amoureux vraiment transi en somme). Il s'adresse - ou plutôt hurle - vers une fenêtre au 4ème ou 5ème étage, eclairée. Le reste du bâtiment est plongé dans l'obscurité.

Il gueule à une femme invisible qu'elle n'a pas le droit de le laisser tomber, de le laisser là comme une merde aqueuse, qu'elle doit revenir, lui revenir, qu'il a traversé la moitié de Paris à pied sous l'averse, pour elle, rien que pour elle, qu'elle n'a pas le droit, qu'il va se foutre à la Seine si elle ne vient pas le chercher, c'est pas possible, il souffre tellement, ça fait comme des trous dans la plève, HELENE ! me laisse pas HELENE, sale pute ! T'as pas le droit !

D'autres fenêtres s'allument durant sa tirade et des têtes apparaissent aux différents étages, mais bien sûr pas au bon.

HELENE, si tu sors pas de ton trou, je me tire une balle dans le bras pour commencer. Et ensuite je me fous la tête sous un autobus de nuit. Je déconne pas HELENE ! Et le voilà qui sort un automatique de sa poche droite et colle le canon sur l'avant-bras en vis-à-vis. HELENE, je vais le faire, HELEEEEENE !

A ce stade là, tout le contenu humain de la batisse est au balcon. Sauf évidemment l'appartement visé par la menace.

Il tire. Putain ça fait mal ! PUUUUTAIN ! Il se met à tourner en rond en serrant le bras blessé. La vache, putain de sa mère, si on m'avait dit ... Mon braaaas ! HELENE ! Pourquoi tu m'as fait ça ?  Il se cogne plusieurs fois contre le mur, en virant sur lui-même, affolé par la douleur. Il n'a pas laché son arme et se la colle contre la tête. Tremblant de douleur, comme halluciné, il gueule plus fort que jamais. HELENE ! Et dans la tête, ça va te faire descendre ? Hein, faut que je m'explose le crâne pour que tu l'ouvres, cette putain de fenêtre ?

Puis, un spasme agite son bras gauche, il se plie en deux, et commence à s'éloigner en geignant. Au loin une sirène de flics.

On le retrouve devant un autre immeuble. Tout est éteint, sauf une fenêtre. Il est de toute évidence en pleine forme. Le numéro va pouvoir (re)commencer.


[Oui, je sais, c'est un peu facile, mais il est tard]


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Commentaires
M
C'est toute la joie de la boucle :)
P
OK compris... D'ailleurs l'inverse est également vrai : quand on a que la fin d'une histoire, et non le début, suffit de mettre la fin au début... :-))
M
C'est le coté récurrent qui est un peu facile. Quand on sait pas comment finir une histoire, le plus simple, c'est de revenir au départ ...
P
Je ne sais si c'est "facile", en fait : je n'ai pas vu si souvent ce genre de série... Par contre, ça m'a beaucoup faire rire.
Mémoires d'un apathique
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