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Mémoires d'un apathique
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24 juin 2007

C'est ça le secret ?

- (...) Sors de ce truc dégage. Fait des mômes qui jouent au ballon dans le jardin. Trouve-toi une nana avec qui c'est chouette de discuter, qui aime sucer la bite et se faire enculer. Dégotte-toi un barbecue, un coucher de soleil et apprécie la vie.
- C'est ça le secret ?

Rob Roberge, Panne Sêche, Série Noire, 2005

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Commentaires
P
C'est vraiment sans issue.<br /> <br /> Je passe sur ton absence totale d'argumentation autre que réactive et blessée, sans véritable réponse à mes arguments (prétendre qu'ils n'existent pas ne résout rien) ; je n'ai rien contre le fait qu'on me prouve que j'ai tort, mais le problème, c'est que depuis l'apparition de ces bouquins sur le marché littéraire, j'attends encore. Il y a quelque chose de mystérieux qui fait que personne ne semble pouvoir défendre Houellebecq avec des arguments rationnels (ceux qui i'apprécient non seulement ne supportent pas qu'on l'attaque, mais en plus ils interdisent toute discussion), ce qui ne fait - je le crains - que rendre plus pertinente mon analogie avec la culture du mensonge.<br /> <br /> De toute façon, quand on lit des remarques de ce genre :<br /> "C'est à croire que tu as écrit comme je le fais trop souvent, sous l'emprise de l'alcool."<br /> Il n'y a plus qu'à retirer l'échelle.
N
Holala... On s'enfonce un peu, non ? C'est un cliché tenace, qu'il écrive comme un cochon. (Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, d'ailleurs, écrire comme un cochon ? On devrait s'expliquer, non, quand on balance un anathème de ce genre ? Tiens, c'est un peu du même niveau que ces bassistes incapables de tenir trois mesures sans flancher et qui se rassurent en gueulant à la ronde que les Sex Pistols ne savaient « pas jouer ». Très à la mode, ce discours, chez les jaloux et les mauvais... entendu mille fois... ça ne prend pas.)<br /> <br /> Je suis totalement en désaccord avec toi quand tu dis que les bouquins de MH véhiculent haine et démission (lesquels ? comment ? exemples à l'appui ?). Mais, car il y a un mais : quand bien même ce serait le cas, en quoi est-ce un jugement pertinent sur une oeuvre littéraire ? En rien du tout...<br /> <br /> L'argument sur les groupies est à peu près du même niveau conceptuel, je ne relève donc pas.<br /> <br /> Enfin, je suis bien désolé d'insister, mais j'ai du mal à ne pas sortir les grasses invectives quand je lis ceci :<br /> <br /> « Evidemment qu'en tant que romancier il n'a pas à "définir" ses termes (c'est bien commode), mais il détourne le sens des mots, les dénature et en fait de la pâtée pour chats au lieu de respecter leur sens. C'est un véritable hold-up sémantique, bien dans le vent de l'époque. Et tout cela dans une optique tout ce qu'il y a de plus idéologique. On n'est qu'en apparence dans la littérature. »<br /> <br /> ... je constate simplement qu'absolument rien d'intelligible n'est dit... « C'est bien commode » (ce n'est pas commode, c'est comme ça, et tu n'y peux rien — on est encore libre d'écrire absolument ce qu'on veut sans avoir à en faire un commentaire ou un glossaire ou un digest pour les étudiants d'IUFM, les sociologues et autres dictateurs de la pensée...), « respecter leur sens », « hold-up sémantique » (plait-il ?), « optique idéologique » (justement ce qui fait la très mauvaise littérature), ma doué ! Tu ne dis rien, la haine est bien de ton côté, peu argumentée qui plus est, simple enfilage de slogans bien creux. C'est à croire que tu as écrit comme je le fais trop souvent, sous l'emprise de l'alcool. En tout cas ce verbiage tourne totalement à vide en ce qui me concerne.<br /> <br /> PS : j'aime bien ton blog. Et je n'ai aucune « version », concernant ce que tu appelles la fabrication littéraire de Houellebecq. Désolé... Je persiste à penser qu'Extension et les Particules élémentaires sont des livres puissants, marquants, influents ; ils le sont pour moi, en tout cas. De plus... je les ai lus. Ce n'est probablement pas ton cas. Je me trompe ?<br /> <br /> Par ailleurs, hélas, mille fois hélas, je persiste encore : la plupart du temps, il n'y a rien de littéraire dans les écrits et/ou discours des sciences humaines. Quand je dis « la plupart du temps » c'est pour tempérer un peu... En vérité l'antagonisme est le plus souvent effrayant d'évidence... Mais on peut rêver du contraire... Sans moi.
P
Mais peu m'importe le vieux prétendu débat entre "littérature" et "sciences humaines", c'est un faux problème — la première n'est pas moins interprétable que la seconde, et la seconde n'est pas moins littéraire que la première. "Simplement un écrivain", ça ne veut rien dire. Toute écriture véhicule une vision du monde, la différence réside dans le taux de manipulation et le sens de celle-ci. Le rangement dans des cases est un leurre. Et la fiction a bon dos quand on voit l'ampleur du phénomène de gourou/club de groupies transies que cette manipulation éditoriale - la plus éclatante à mon avis, mais aussi elle ne pouvait pas avoir lieu à une autre époque - a engendré.<br /> <br /> Evidemment qu'en tant que romancier il n'a pas à "définir" ses termes (c'est bien commode), mais il détourne le sens des mots, les dénature et en fait de la pâtée pour chats au lieu de respecter leur sens. C'est un véritable hold-up sémantique, bien dans le vent de l'époque. Et tout cela dans une optique tout ce qu'il y a de plus idéologique. On n'est qu'en apparence dans la littérature. En plus, comme il écrit comme un cochon, on peine à comprendre comment l'argument littéraire suffirait à le justifier.<br /> <br /> À mon avis on ne peut pas rester indifférent à une écriture médiocre et putassière qui véhicule la haine et la démission. Si tu n'y vois pas ça, tant mieux pour toi. Pour ce qui est du "mépris" que tu crois percevoir, eh bien si tu es au courant, toi, de cette fabrication littéraire dont j'ai été le témoin, je serai ravie d'entendre ta version.
N
C'est le vieux (et insupportable) débat entre littérature et sciences humaines, pour la jouer courte. La responsabilité de l'écrivain, etc. Je m'en suis toujours royalement foutu. Tu parles ainsi de « définition des termes », pour signifier que MH, n'en faisant aucune (et puis quoi encore ?), brouillait les cartes. Mais définir des termes, des concepts, ce n'est pas son boulot ! Le mec n'est pas philosophe, Dieu l'en (et nous en) garde. C'est un écrivain de fiction, bon ou mauvais, c'est un autre débat, mais de fiction ! Un point c'est tout. Et tout le reste, parallèles sociopolitiques, condamnation des « propos » racistes, est une hérésie. La glose autour de la littérature est méprisable, c'est un travail de journalistes, au pire, et de chercheurs, au mieux, qui ne m'intéresse absolument pas... Tu m'excuseras de ne pas te suivre sur ce terrain mouvant (d'autant que le mépris dont tu fais preuve en deux ou trois endroits est un peu lassant : « (...) mais cela c'est de la cuisine d'éditeur et tu ne peux pas en avoir conscience. »). Fermez le ban.
P
Je n'établis pas de rapport de cause à effet, ni de filiation directe (comme si tous s'étaient donné le mot), je ne fais que reconnaître un processus commun sur lequel fonctionne la pensée dominante de l'époque. Et un peu d'attention, notamment un peu d'explication de texte et d'analyse logique, pourrait te montrer que dans les brouillages sémantiques sur lesquels est construite l'écriture de Houellebecq et dans les mensonges de Bush sur l'Irak (pour prendre deux exemples), c'est la même pensée qui est à l'oeuvre.<br /> <br /> Pour préciser : un écrivain construit un raisonnement sociopolitique à partir de "la grande barbarie naturelle" ou de "la bite des Noirs" ; un chef d'Etat cherche à faire fonctionner toute la dynamique mondiale sur "la guerre au terrorisme". Les deux sont également vides de sens et employés à des fins d'importance inégale, mais relevant de la même arnaque mentale : la même absence de définition des termes, le même glissement d'un mot flashy mais mal défini à une opinion péremptoire, le même fonctionnement sur des présupposées non soumises à la plus simple analyse. La même perpétuation d'une pensée bordélique nourrissant à plus ou moins long terme de vraies décisions.<br /> <br /> C'est drôle qu'à chaque fois qu'on essaie d'analyser un peu la façon dont fonctionne la pensée d'une époque, et quels mécanismes agissants on peut voir à l'œuvre — et que beaucoup exploitent non parce qu'ils se sont réunis en brainstorming pour faire les méchants mais parce que ça sert les intérêts de chacun d'entre eux dans son coin —, on se fait resservir la "théorie du complot" — un peu facile non ? "Théorie du complot" c'est le mot d'ordre idéal pour interdire de réfléchir sur les causes.<br /> <br /> Par ailleurs Houellebecq n'est pas seul responsable dans l'affaire, il a été "fabriqué", et à des fins politiques bien réelles, mais cela c'est de la cuisine d'éditeur et tu ne peux pas en avoir conscience. C'est juste en passant.<br /> <br /> C'est sûr que si on se penche un peu sur ce que recouvre le terme "transgression" et sur la façon dont il a subi, comme beaucoup de concepts, un retournement façon chaussette afin de lui faire exprimer le contraire de ce qu'il signifie au départ — retournement que tu entérines toi-même dans ta première réponse à Private Joker —, on peut avoir quelques surprises, et voir que les choses ne sont pas du tout ce qu'elles ont l'air d'être en surface.
Mémoires d'un apathique
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