Aventure cycliste
Plus soucieux de notre Mère Nature que moi, c'est difficilement concevable. C'est pas compliqué, je l'aimeu d'amoureu et j'évite de jeter mes papiers gras en son giron avec l'affection d'un fils bossu longtemps parti et revenu, comme Giorgio avec des cadeaux pleins les bras et une ceinture de contention.
J'ai donc un vélo.
Un vélo japonais, qui plus est.
Si, si, c'est marqué dessus.
Et quand je vais rue de Flandre, j'enfourche ma monture, parce que prendre les transports en commun pour une telle destination, c'est pas bien dans sa tête qu'il faut l'être pour envisager pareille option. Essayez de prendre le 60 à partir de 19h30, pour voir.
Et il est notoire qu'en été, la course cycliste est directement synchronisée avec un orage.
Donc j'arrive au resto, trempé comme une soupe, avec mes lunettes de soleil king-size (façon film de kung-fu des années 70) qui m'ont servi de pare-brise.
Je mange avec mes convives (miam, glop, burp) tout en m'égouttant discrêtement.
Puis, plein de barbaque et de hite dans le ventre je repars, tandis que mes amis agitent leurs mouchoirs.
Il fait nuit, et sur le retour, j'emprunte des rues sombres majoritairement à sens unique, car, tout ami de Maman Nature qu'on soit, on n'en est pas moins rebelle. Comme prudence est mère de sureté et que je tiens à être visible par ces connards d'automobilistes, je mets la dynamo. Le machin qui fait Grrrrrrrrr, qui fournit quelques lueurs anémiques, et qui oblige à pédaler deux fois plus fort.
La rue se termine en T : au loin je vois le phare de mon véhicule qui se reflète dans une vitrine.
Etrange reflet dans une non moins étrange vitrine
Mais est-ce bien moi qui bénéficie là-bas des lois d'airain de la reflexion ?
Vérifions :
- Hop je penche à gauche. Le reflet n'a pas l'air de bouger.
Et je penche à gauche !
- Hop je penche à droite. Macache in the vitrine.
Et un coup à droite !
Il faut en avoir le coeur net ! Penchons-nous franchement !
Resultats des courses : je me vautre comme une merde entre deux bagnoles, quitte la selle et vais tranquillement gouter la fraicheur estivale d'un trottoir parisien humidifié depuis peu.
Putain, je me suis fait MAAAAAAAL !