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Mémoires d'un apathique
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6 juin 2007

J'ai mouru

Je ne suis plus un adolescent boutonneux, lecteur de Max avec le fric de Papa. En conséquence de quoi, Milla Jovovitch me laisse tout à fait froid. Bander pour une série de retouches Photoshop, c'est un truc que je ne comprends pas bien. Un film avec Jovovitch, c'est n'importe quoi centré sur Jovovitch qui fait du stretching avec des armes de poing.
Tenez, par exemple, Ultraviolet, c'est avec MJ. Vous allez me dire : quelle idée aussi de regarder cette merde ? D'abord, on ne trouve pas toujours ce qu'on veut dans les vidéo-clubs. Ensuite, ça faisait longtemps qu'il me faisait de l'oeil, mais j'étais persuadé de l'avoir déjà vu. En fait, je confondais avec Aeon Flux. En passant, Aeon Flux qui est ridicule au delà de l'humain est un chef d'oeuvre à coté d'Ultraviolet.
C'est un allemand qui a pondu cette daube (Ultraviolet). Vous avez remarqué combien les teutons émigrés aux USA sont de grands pourvoyeurs en conneries millesimées ? Déjà on avait Uwe Boll qui nous avait gratifié d'un House of the Dead totalement décérébré, mais finalement assez reposant. Maintenant on a Kurt Wimmer qui est une sorte de Uwe Boll, mais en mauvais. C'est un concept.
Et donc, KW nous fournit clés en main le film le plus laid qui m'ait été donné de voir. Je dis bien laid. Et c'est de sa faute, hein, pas la peine d'accabler le chef op ou le décorateur. Le Kurt ne cesse de revendiquer sa vision personnelle qui l'a guidé tout au long du film. Soyons clair : même le plus nullards des clones de jeux videos programmés en Moldavie dans le sous-sol d'un dentiste est plus classieux. C'est comme décorer la Chapelle Sixtine avec un télécran. En fait c'est indicible à quel point c'est laid. Il faut le voir pour le croire. Avec, indeed, des CGI hallucinants de ringardise où les pixels tiennent le haut du pavé et qui font passer Tron pour un film de 2005.

Bon, evidemment, le scénario est plus-con-tu-meurs (du genre pourquoi on laisse les ninjas du début tuer des gens pour ensuite les flinguer dans un piège tout de suite après ?). On va me dire « faut être cool, c'est un film pour les enfants de 8 ans, faut pas râler quand on s'est trompé avec sa carte vermeille ». Certes. Mais le vrai problème, c'est qu'en fait le scénario est écrit par un enfant de 8 ans. Un enfant de 8 ans qui s'appelle Kurt et a une vision sous forme de dégueulis. Et à qui les executives de Sony ont filé un paquet de pognon. Avec tout ce blé, Guiraudie aurait de quoi tourner 40 films. Oui, mais Gerard Jugnot 5 de plus. C'est un mauvais argument. Mais tout de même. Sony n'a pas d'argent à blanchir que je sache. Alors pourquoi ? Ils ont aussi tous 8 ans d'âge mental chez GemScreen ?

Ce qui est grave, aussi, c'est que le gamin joue mieux que Milla. Et on a un peu mal pour elle. Parce que le gamin ne force pas trop son talent. Il est autiste sur les bords dans le film. Et Milla tant qu'elle gunfight à tout va et nous montre son nombril, ça passe (c'est juste laid, ringard et raté). Quand elle commence à vouloir exprimer des sentiments (Milla veut faire caca, Milla a faim, Milla cherche ses clés), ça se gate sévèrement. D'autant que pour des raisons mal élucidées, plutôt que de lui laisser des répliques à sa hauteur (« Milla contente. Soupe bonne ! »), Kurt lui file à un moment un monologue un peu incompréhensible, sur la finitude humaine si j'ai bien compris. C'est un peu comme si Sarkozy partait  dans un délire verbal à propos de la collectivisation des moyens de production. Outre qu'on ne comprend rien à ce qu'elle raconte, on se dit que c'est plutôt, je sais pas moi, la soupière ou le lavabo qui devrait tenir cette replique, à la fois pour l'homogéneité du scenario et l'amour-propre de l'actrice.

Total : je dégotte ce matin un direct-to-DVD à 3 euros, fait avec les moyens du bord, un budget dérisoire et 5 acteurs (et 3 bagnoles dont une coccinelle). Petit machin d'horreur, vu 1000 fois, mais incomparablement mieux foutu que la bouse gonflée aux steroides qu'est Ultraviolet. Morale de l'histoire : le furoncle de Kurt se voit crédité d'une sortie mondiale et Aberrations (c'est le titre du made-at-home) se trouve parmi les productions Nu Image dans les bacs des soldeurs (au passage, les CGI de Ultraviolet ne dépareraient pas une production Nu-Image : comparez les hélicos de Ultraviolet et ceux de Air Strike par exemple). Allez m'expliquer ça. Et ce n'est pas une question de blockbuster ou pas blockbuster : Il y a un minimum syndical à respecter quand on fait un blockbuster et Kurt est loin, très très loin du compte ....

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