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Mémoires d'un apathique
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27 février 2007

En prenant le train

25

Un des désavantages de la décentralisation, c'est de disperser sur tout le territoire de redoutables incompétents. Du temps du jacobinisme, on les enfermait au même endroit, et quand ils faisaient vraiment trop n'importe quoi, on y mettait le feu. Ce qui permettait de remplir les hautes administrations de nouveaux patibulaires à tête de marchands de bagnoles d'occasion vereux.

Maintenant, c'est plus possib'. Ils grouillent dans tout le tissu du pays, se prenant pour de petits dieux vivants, incontrôlables, sûrs de leur génie ou de leur bon droit, insaisissables, comme une horde de supporters bourrés lachés dans la ville. En particulier, cela permet de multiplier les directeurs de com', vagues cousins ou neveux des édiles, ayant somnolé quelques années du côté du radiateur à Science Po ou ayant appris le marketing dans Ca m'interesse. Ce qui leur permet (par exemple) de pondre ceci :

sport

Bon, la photo, n'est pas très nette, je l'ai prise à la volée, juste avant de me précipiter dans le train. Mais faites moi confiance, le personnage à double rangée de dents qu'on distingue est une femme. Couverte de boue.

Le Conseil général promeut le sport. C'est normal. Les vieux débris qui président aux destinées du département adorent les sportifs. Tout le monde, d'ailleurs, adore les sportifs. Les sportifs, c'est sain, ça ne se drogue pas, ça baise uniquement pour améliorer ses performances en 110 mètres haies, ça ne se bastonne pas avec les flics, et ceux qui connaissent des sportifs d'extrème-gauche me préviennent que j'aille enquêter (des sportifs d'extrème-droite, voire des ministres des sports anciens de Vichy, y'en a eu un paquet. Cette crapule revancharde de Coubertin est aussi un bon exemple).

Alors on encourage la belle jeunesse à aller cracher ses bronches sur le stade plutôt que de foutre le feu à des 306. C'est de la gestion du social basique. Le problème, c'est qu'avec cette affiche, on s'imagine que la belle jeune fille s'adonne au catch dans la boue. A poil dans une fosse entourée d'ivrognes turgescents gueulant des insanités pendant qu'au micro le patron du clandé narre les exploits de Stella la chienne de Sibérie contre Lulu la cochonne de Béthune. Ca la fout un peu mal. Si j'avais une fille, je ne l'enverrais certainement pas faire du sport. Non, je préférerais encore qu'elle se fasse tringler par un publicitaire, tiens ...

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Commentaires
M
Oui, mais Montpellier, c'est montpellier. L'ami Georges et tout ça, quoi ...
P
Je me souviens avoir vu des affiches inénarrables à Montpellier, genre grands dadais aux yeux vides censés évoquer en cotte de mailles l'idéal des châteaux cathares ou quelque chose comme ça. L'expressionnisme império-languedocien (pardon, septimanien) mériterait bien des éxégèses.
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