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Mémoires d'un apathique
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30 novembre 2006

Kim Ki-Young

J'en avais déjà parlé à propos de Retour de flamme. Mais le fait est que, quelque soit "l'activité" programmée, il y a toujours du monde (à se demander qui regarde la télé). Et même si l'objet est des plus ténébreux. Non, je veux dire, qu'à la cinémathèque, s'ouvrait un cycle Kim Ki-Young. Vous ne le connaissez ni d'Eve, ni d'Adam, n'est-ce pas (si vous le connaissez, respect) ? Moi pareil jusqu'à hier. Quoi qu'il en soit, la salle était pleine, la grande salle, ce qui  est une belle performance, même si deux rangs étaient squattés par la presque intégralité du  personnel de l'institut culturel Coréen. 
Le film était assez fascinant, même si un peu long et lent. Ca fait partie de ces bonnes surprises auxquelles on ne s'attend pas et qui justifient, d'une certaine manière, sa propre existence. La narration est des plus étranges, non seulement par l'utilisation systématique du flash-back, mais aussi au sein du même "temps" par un mode totalement destructuré qui fait qu'on ne comprend quelle est en gros l'intrigue qu'à la moitié du film. Ce que je veux dire, c'est qu'on comprend de quoi parle le film. Comme il s'agit vaguement d'une intrigue policière, sa résolution est repoussée évidemment jusqu'à la fin (même si paradoxalement, Kim Ki-Young aurait pu enlever certaines séquences trop explicitantes et alléger le métrage). Ce mode destructuré est tel que certaines séquences sont tout simplement incompréhensibles, mais finissent par se résoudre un peu plus tard.

Leçon numéro un : le spectateur n'est pas un crétin décérébré. S'il ne comprend pas tout de suite ce qui se passe, il ne se tape pas d'emblée une crise d'angoisse de ce fait et attend sagement qu'on éclaire sa lanterne par la suite. Je sais bien que c'est la nième fois que j'aborde ce sujet, mais il me semble essentiel. D'ailleurs, s'il a quitté sa télé, a bougé son gros cul et a payé sa place, on peut supposer que c'est pour autre chose que du pré-digéré.

Ensuite ce film est un véritable florilège de ce qu'il ne faut pas faire en matière de cadrage. Zooms terriblement tremblés, très long plans fixes, plans très larges succédant à des plans très serrés. Et quand je dis très serrés, c'est très serré : une bouche, des lêvres, un oeil. Sans compter les plans de pieds (j'adore les plans de pieds depuis une séquence d'anthologie dans Time and Tide). Il faut dire que ces derniers sont magnifiques : Une femme habillé d'une longue tunique orange suit un homme : on voit les pieds de ce dernier au premier plan et derrière le mouvement lancinant de l'étoffe colorée. Au final, du simple point de vue iconographique, le film est totalement fascinant, et ne démérite pas à coté, disons d'un Tarkovski. Ce qu'il ne faut pas interpreter de travers : Kim Ki-Young lui même ne se considère pas comme un auteur, mais comme un artisan du film de genre (le film est comme je l'ai dit structuré comme une intrigue policière légèrement mâtinée de fantastique). C'est, si l'on veut, le syndrôme K. Kurosawa.

Leçon numéro deux : si vous voulez faire un film sortant un peu du lot, foutez à la poubelle tout ce que vous avez appris à l'école. Ou alors allez bosser à la télé (ou bien vous vous appelez Téchiné).

A part ça, j'ai revu l'épisode IV de la Guerre des étoiles, c.a.d en pratique le premier sorti. En VOSTF en plus. J'ai découvert le savoureux (et très vigoureux) accent californien des habitants de l'outremonde, et redécouvert avec horreur les coiffures d'époque dont étaient affublés Han Solo et Luke Skywalker. A noter que le doubleur français de Dark Vador est bien meilleur que l'original.

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Commentaires
P
>>> ce qui est sur, c'est qu'on fait gros frimeurs avec nos Duk et Young.<br /> <br /> Alors que carrément pas du tout si on avait parlé de Donald (Duk) et Mikaël (Young). Et pourtant on se connaît, on est pas des frimeurs, hein... Comme quoi.
M
Oui, je parlerais de Segolène Royal, je serais référencé dans les sites citoyens du Monde. Ou de Sarkozy ou de Prison Break. <br /> Bref, j'aime pas tellement Kim-Ki-Duk, en fait ; ce qui est sur, c'est qu'on fait gros frimeurs avec nos Duk et Young.
P
T'as vu comme ça passionne les gens Kim Ki-young... C'est trop triste. Si tu avais parlé de Dostoïevsky, ce serait autre chose !<br /> Je ne connais d'ailleurs pas Kim Ki-Young mais j'aime beaucoup Kim Ki-duk. Tu as vu "Locataires" ?
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