hutongs et post-modernité
J'avais dit
que je parlerai des hutongs. Que sont les hutongs, se demande le
lecteur francophone qui n'est pas allé en Chine, comme quoi c'est un ringard
contrairement à moi, qui suit la queue de la comète de la post-modernité
superactive ?
Disons que les hutongs sont ou plutôt étaient les quartiers populaires
de Beijing (et probablement d'autres villes chinoises, mais je n'y suis pas
allé vérifier). De petites maisons de plain-pied, en briques grises ou devenues
grises avec le temps (et la méthode de chauffage). Veinés de petites ruelles
serpentines, les hutongs sont des endroits délicieux où se promener
(malgré l’odeur de merde omniprésente), et où l’on peut tomber sur ce qui semblait
être un mythe pour touristes, à savoir les vieux en train de jouer au mah-jong.
hutong vu de l'extérieur. On remarquera le côté artisanal des toits
hutong vu de l'intérieur. On remarquera le côté artisanal d'à peu près n'importe quoi
A droite hutong en voie de destruction imminente. A gauche, ce qu'on construit à la place dans le meilleur des cas. Au centre, vélo électrique lancé à pleine vitesse.
Mais Il faut aussi être honnête : le hutong c’est
limite bidonville. Certes avec l’électricité, peut-être l’eau courante, pas de
chiottes (d’où l’omniprésence des terribles chiottes publiques pékinoises et
donc de l’odeur de merde) et le chauffage au charbon. Les habitants – s’ils y
étaient relogés – apprécieraient d’habiter dans des tours, certes moins
typiques, mais oh combien plus confortables.
Chauffage dans le hutong : les trucs noirs au sol sont des briquettes de charbon. le truc blanc à droite en l'air n'est pas spécifiquement destiné au chauffage : il s'agit d'un chat pékinois classique, rare, bien nourri, au pelage mi-long blanc sale.