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Mémoires d'un apathique
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22 octobre 2006

Ta gueule, Sigmund !

Des fois, je me dis que je comprends pourquoi Freud a mauvaise presse.
Maintenant.
Avant, c'était parce que tout chez lui se ramenait au sesque, et, ça, mon bon monsieur, c'est la fin de la civilisation.  Parfois, des gens qui avaient  lu ses livres au lieu de s'en tenir aux généralités superficielles comme ci-dessus, repéraient des trous comme la fosse des Mariannes dans son édifice théorique. Mais c'était du temps où les gens lisaient les livres avant pour en parler.
C'était Avant.
Maintenant,  on lui tape dessus à coups redoublés. D'abord, tout simplement parce que, en phase réactionnaire ascendante, on cogne avec la vigueur du refoulé sur les îcones d'une supposée libération qui nous a conduit à la décadence où nous nous trouvons, comme tout frustré inculte peut le savoir en se coupant les ongles des doigts de pied. Même si en l'occurence, Freud se définissait plutôt comme un conservateur.
Mais ce n'est qu'un élément parmi toute une gamme de frustrations qui exultent enfin à s'exprimer, depuis la haine des femmes jusqu'aux lois sociales de 1936. Ce n'est pas vraiment à Freud qu'on s'en prend. Mais à l'ensemble dont il faisait partie.
D'autant que le mépris pour l'Autrichien ne provient pas toujours des rangs des électeurs de Sarkozy ou de Royal. D'à peu près partout en fait.
En fait, ce qu'on ne lui pardonne pas, c'est d'avoir dit que les névroses (et les névrosé(e)s) sont d'une grande banalité. Ok, ce n'est pas lui qui a énoncé ces fortes paroles, mais un de ses disciples. Mais pour jouer à Haro sur le baudet, pas besoin de subtils distingos.
Evidemment, ce genre de sentences ne peuvent pas faire bon ménage avec l'individualisme de masse ambiant. On ne peut pas à la fois être un individu unique et fascinant et dans le même temps, un organisme agi par une série de réitérations de névroses, des plus banales de surcroît. Ceci étant, on pourrait nuancer et même faire coexister les deux assertions. Mais ce serait un peu compliqué pour un individualiste de masse.
20 ans auparavant, on aurait diagnostiqué une névrose classique (il/elle est mal baisé(e), du fait d'une enfance rigide , typiquement et pour simplifier) et on aurait catalogué le/la malheureux/se sans préter plus d'attention à ses glossollalies. Il faut dire que internet et les blogs n'existaient pas à l'époque et que donc les névrosés n'emmerdaient en général que leurs proches.
Actuellement, les gens qui vous parlent (par exemple) de défense de la Grande Culture face au nivellement US (c'est toujours le même exemple), le font on line pour d'autres frustré(e)s, et n'aiment pas trop qu'on leur rappelle leur état de névrosé(e)s - ce qui de mon point de vue serait un encouragement à leur faire fermer leur gueule et leur blog par la même occasion. Et même, si leur misère sexuelle est à l'occasion contée, elle l'est en passant, comme si tout cela n'avait aucun rapport avec l'existence même du délire bloguesque. Délire affreusement banal, il va de soi.

Des individus, vous dis-je, des entités uniques et merveilleuses. Infiniment prévisibles, certes. Impitoyablement similaires, donc, sur le fond. Car irrémédiablement bouffés par les mêmes névroses.  C'est  une hypothèse, remarquez le bien ...

Ta gueule, Sigmund !

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