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Mémoires d'un apathique
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17 octobre 2006

La japonaise

Je fais des traductions de mangas. Japonais donc. En plus de tout le reste. Et bien que je ne parle pas un mot de japonais. En fait, je fais l'adaptation en "bon" français à partir d'une traduction premier jet. Et donc j'avais rendez-vous avec P., mon boss de circonstance, et une nouvelle traductrice. Les traducteurs de japonais semblent être systématiquement des traductrices dans ce pays.
Une fois les explications terminées (au bout d'une heure, à peu près), P. est rentré chez lui (il nous avait choisi un café à 15 mêtres de chez lui, le fourbe). Momomi et moi sommes allés à pied à la station de métro la plus proche, qui nous était commune, ce qui tombe assez bien. Soucieux d'altérité et poli, je lui fis la conversation, alors qu'en temps normal, je suis un ours, assez bien lêché, mais ours quand même. Et puis je me disais que pour cette malheureuse orientale perdue dans cette grande ville de long-nez, je me devais de faire un effort.
Pour commencer, elle m'apprit qu'elle était en France depuis 10 ans. La pauvre petite chose avait eu le temps de s'acclimater. Et qu'elle était secrétaire de direction, ce qui l'emmerdait. Texto et dixit la charmante jeune femme. Comme quoi le français argotique, c'est ce que les étrangers assimilent le mieux. J'avais déjà remarqué cela avec les tamouls.
Chemin faisant, elle m'annonce qu'elle avait fait des films pornos. Comme ça. Avec le sourire. Et d'ajouter que ce qui était bien avec le genre, c'est qu'on est payés à la durée du film et qu'il n'y a pas beaucoup de dialogues. Un peu géné (les mecs friment beaucoup à propos du porno, mais c'est que de la gueule), je passais dans ma tête diverses tentatives pour relancer la conversation. Et c'était bien ; ça se déroulait sans problèmes ? Demandais-je à cours d'improvisations habiles. Absolument, absolument. Puis elle se mit à rire. Elle faisait les sous-titres. Vous me voyez, comme actrice ?  Je ne  lui dis pas que pourquoi pas, et nous nous quittâmes là, chacun allant dans  le sens opposé l'un de l'autre sur la ligne verte.

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