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Mémoires d'un apathique
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12 octobre 2006

Violence et gâtisme

Il y a des problèmes de violences à l'école. On fait donc des affiches dans le métro pour sensibiliser le public sur ce douloureux (et médiatique) sujet. Il n'y a certes pas qu'à l'école qu'il y a des violences. Loin s'en faut. Il y a, à bien y réfléchir, une violence  permanente et continue dans toutes les strates de la société. Nous vivons dans un monde soumis à des diktats économiques extrèmement violents. Mais comme il s'agit d'une violence diffuse, de surcroit assimilé à une forme de nature (de loi de la nature), aucun ministère ne va claquer du blé pour faire une campagne d'affichage ad hoc.

De toute façon, les jeunes, c'est important. Pour faire des effets de manches, bien sur. Pas pour prendre des mesures concrêtes, puisqu'ils sont promis à un chomâge longue durée lorsqu'ils arriveront sur le marché du travail.

La violence, c'est comme le suicide : quand ça touche les jeunes, c'est grave. Quand ça touche les vieux (pourtant plus nombreux), on s'en fout, ils vont crever de toute façon. Il y a toujours deux poids, deux mesures, comme dans les palais de justice.

Enfin, bref. On voit deux affiches : si je me souviens bien, une avec un p'tit blanc et l'autre avec une black. Politique des quotas oblige. Tous les deux hurlent et semblent expulser un tas de mots. De mots synonymes de violence ; ça fait une sorte de phylactère. C'est très laid ; j'aimerais bien connaitre la boite de comm qui a pondu ça.

Dans ce nuage de mots on repère injures, harcelement, racketcoups, viol ....

C'est assez répugnant. Comment vous dire ? Le viol est quelque chose de grave, de très grave. En le mêlant aux autres mots précités, on le banalise, on le met au même niveau qu'eux. Avec l'idée sous-jacente que finalement, se faire injurier n'est pas ni plus ni moins grave que de se faire violer.

Qui ne s'est pas fait injurier à l'école ? Et d'ailleurs, qui n'a jamais insulté personne à l'école (et ailleurs) ? Est-ce vraiment si grave ? Est-ce vraiment une bonne idée de le mélanger avec des choses autrement plus répréhensibles comme le racket ou le viol ? Je me suis d'ailleurs pris des pains dans la gueule à l'école. J'en ai donné aussi ; j'ai même fait sauté une dent de devant ; j'avais 7 ans.

Tout cela me parait bien symptomatique d'une société incapable de saisir des nuances, incapable de discerner ce qui est véniel de ce qui est intolérable. Le viol est intolérable. Il est d'ailleurs sanctionné au pénal. Les pains dans la gueule sont véniels.

Une société qui ne réfléchit plus, qui ne réagit plus qu'au moralisme gnan-gnan des agences de comm est une société gâteuse. Gâteuse et déficitaire en neurones. Pas pour rien qu'on ait droit à des affiches de sensibilisation comme des couvertures de magazines people ....

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Commentaires
M
J'irais voir
L
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