C'était hier (soir)
Oui, certes, ça manque un peu de sentiments. Mais comment dire ? C'est une histoire de serial-killer avec des zombies par dessus. En fait, le serial-killer est un zombie. Et puis, oh, y'a même une histoire d'amour avec le mort. Celui que Y. a appelé Paul. Oui, c'est aussi un zombie. Et un tueur. Oui, c'est ça.
En fait, c'est ça le noyau dur de l'histoire : une fille qui tue les gens arbitrairement. On est parti de là. Ca nous plaisait bien. Alors on a mis des flash-backs pour que ce soit pas trop chiant. Et puis j'aime bien les flash-backs. Comment ça, y'en a pas assez ? Ecoute, déjà, même nous on a du mal à comprendre l'histoire ... C'est bien assez compliqué comme ça. Et puis, comme on voulait pas que ça fasse trop expérimental/incompréhensible, même pour cacher la misère, on a rajouté une vague explication derrière, genre complot, manipulation de souvenirs, tout ça. Mais c'est juste un pretexte, en fait. Pourquoi une fille ? Parce que Y. connait a priori plus d'actrices que d'acteurs. Ca va pas plus loin.
A dire vrai, cette histoire de meutrière abstraite, c'était mon idée. Ca me bottait. Et Y. a demandé des morts-vivants, parce que, lui, c'était ça qui le bottait. Je pouvais difficilement lui refuser. Et on a donc modifié l'histoire pour coller des zombies dedans en faisant croire à une vague cohérence. Comme si tout cela avait été mûrement réfléchi dès le départ.
Pardon ? Tu voudrais une scène où tu chantes debout sur un piano avec des zombies attroupés, extatiques autour, dodelinant de la tête, et agitant à bout de bras un portable (ça remplace les briquets, maintenant, il parait) ? Oui ... Euh ... Y., t'en penses quoi ? Comme moi, hein ? Non, écoute, V., ça va pas être possible. Comment ça, tu joues pas Bérénice, dans ce cas, si tu peux pas avoir ta scène ?
Bon, écoute, on va voir, hein ?
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